Et s’il suffisait de prendre le tramway pour savourer un nectar d’exception élaboré localement, dans une distillerie rutilante où les vieux tonneaux jouxtent, sans dépareiller, une vaste salle de dégustation moderne ? En avance sur World Whisky Day le 20 mai prochain, la jeune appellation Starward nous accueille à Port Melbourne, l’occasion d’en savoir plus sur la fabrication de son single malt… 100% Melbourne made.
Loin de l’ambiance Irlandaise que l’on peut imaginer, l’endroit se présente sobre et clair. Une simple porte en bois mène à une entrée habillée de lamelles de vieux tonneaux inutilisées. On respire un parfum indéterminé d’orge fermenté et d’alcool en maturation… L’appel du whisky se fait sentir. En avançant, on s’étonne de constater que l’immense partie bar est ouverte sur l’espace de production, qui lui-même jouxte le lieu de stockage. Rien n’est cloisonné dans cette distillerie qui se veut ancrée dans son temps et dans sa région.
David Vitale, le fondateur de Starward, explique : « Nous mettons un point d’honneur à travailler localement. Notre orge pousse à Ballarat, nos fûts proviennent des domaines viticoles alentour et notre eau sort des robinet de la ville – quoique qu’elle soit ensuite traitée et filtrée. » Quant au climat… David Vitale est fier d’en tirer tous les bénéfices. La pluie, le vent, les températures fluctuantes et l’été de plomb : tout cela crée les conditions d’un whisky qui vieillit plus rapidement ici qu’ailleurs. Pour amplifier l’effet météo, certains murs ont même été peints en noir ! Résultat, quand on lui demande l’âge de son single malt, David Vitale répond finement : « trois ans de Melbourne »…
Ne pas se contenter de distiller puis de faire vieillir, mais concevoir la production depuis l’amont en considérant l’ensemble du cycle, voilà comment fonctionne Starward qui travaille en « brasseur ». David Vitale aime cette comparaison, d’autant qu’il a lui-même été un grand consommateur de bières lorsqu’il était dans la finance. Mais les temps ont changé et après trois ans à étudier le whisky, il s’est lancé dans ce secteur avec cœur et ambition. Pour lui, à qualité égale, ce sont le volume et le marketing qui font la différence. Il est donc bien décidé à peaufiner les deux, ici, en Australie. « A nous de nous faire connaître ensuite dans le monde entier.« Le whisky voyageant mieux que la bière, l’horizon est dégagé. Et pour rendre hommage à son pays, David a choisi un nom qui évoque le drapeau australien « star » et les grands espaces des terres australes « ward« . Pour le reste, il mise sur une dégustation décomplexée, loin des habitudes élitistes de certains.
D’ailleurs, c’est l’heure de la dégustation. Le barman, très hispter dans l’allure, prépare une version whisky du célèbre cocktail négroni, il a le geste frappé et efficace. On peut aussi grignoter une assiette de finger food en attendant un verre de single malt sec. Des bouteilles sont également en vente : elles sont habillées de noir et piquetées d’étoiles… comme si elles nous indiquaient, malignes, le plus court chemin vers le 7ème ciel.
(C) Photos : Guillaume Sabouraud
Distillerie Starward 50 Bertie Street, Port Melbourne Starward organise des masterclasses de 2 heures et des visites guidées de 1h. Tous les jeudis, elle propose également des soirées thématiques. La bouteille de Starward Wine Cask (aux premiers arômes équilibrés de raisins, bananes et touche de balsamique qui se prolongent en clou de girofle, caramel et nougat) est à $ 85. Informations ici. |
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