La Melbourne Cup vient à peine de se terminer que le roman A Darker Horse fait son entrée sur la scène du polar australien. Troisième livre de Carline Bouilhet, il ancre son action dans le milieu de la course hippique, mais aussi dans l’intimité de riches familles arabes. Pour Le Courrier Australien, l’auteure revient sur la genèse du livre et sa vie d’écrivain.
Vous travaillez dans les arts de la table… comment vous est venue l’envie d’écrire ?
J’ai toujours aimé cela, mais mon premier roman est le résultat d’un pari ! Un ami de Los Angeles est venu en Australie pour se concentrer sur un script qu’il était en train d’écrire. Il avait des difficultés. Je lui ai proposé de le relire, mais il a refusé au prétexte que je serais la seule à critiquer. C’est comme ça que j’ai commencé à écrire : pour qu’il puisse, lui aussi, émettre un avis sur mon travail. Ensuite, nous nous sommes vus toutes les semaines pour parler des personnages, des intrigues… Aujourd’hui, j’en suis à mon septième livre en huit ans (le troisième publié).
Pourquoi le choix du roman policier ?
J’aime beaucoup ce genre et je suis moi-même une grande lectrice. Il a cela de particulier que, lorsqu’il est réussi, on ne peut pas le lâcher (il devient un « page turner »). En outre, il convient bien à l’écriture en anglais. Par exemple, je lis Thomas H. Cook, Stephen King, John Grisham ou Ken Follett dans leur version originale évidemment. Les traductions ne les servent pas.
Lorsque vous écrivez, avez-vous toute l’histoire en tête dès le début ?
Pas du tout. Je commence souvent par un titre qui m’inspire. Ensuite, j’écris au gré des idées qui me viennent souvent en dormant – ce qui peut paraître fou aux écrivains « classiques » qui se disciplinent et ont un plan prédéfini. Comme je travaille (pour payer mon loyer), j’écris « quand j’ai le temps ». Un peu tous les jours, mais sans horaire fixe. Souvent, je rédige un premier jet que je peaufine longuement. Je suis aussi capable de travailler sur plusieurs histoires. Je ne suis pas monomaniaque !
Pour A Darker Horse, vous avez choisi le monde des courses… vous êtes cavalière ?
C’est un milieu qui m’est familier, oui. Et il est vrai que j’ai été fascinée par la Melbourne Cup, la course qui arrête la nation. Je fête d’ailleurs l’événement chaque année avec des amis. Mais je me suis beaucoup renseignée et j’ai fait des recherches par ailleurs. Enfin, j’ai des experts qui relisent toujours mon livre pour vérifier les vraisemblances, un jockey m’a expliqué comment se passe l’enregistrement des naissances par exemple.
Vous puisez beaucoup dans votre expérience personnelle ?
Dans mes livres, il y a toujours une base réelle et je m’appuie aussi sur mon vécu. Mon premier roman « Halibut Cove » raconte une histoire de terrorisme écologique en Alaska : j’ai vécu en Alaska ! Le deuxième « The Fleuron Connection » se déroule pendant le marathon de Sydney : comme vous le savez, je vis dans cette ville ! Donc, oui… je m’inspire de la réalité, même si toutes mes histoires et aussi les lieux sortent de mon imagination.
Qu’en est-il de vos personnages ?
Ils sont complètement inventés, mais il est vrai que je mets un peu de moi en chacun d’eux. D’ailleurs, mes histoires sont toujours construites autour d’une héroïne principale… ce n’est pas tout à fait un hasard. Même si j’y vois un peu de mon côté féministe, me mettre dans la peau d’un homme, je ne pourrais pas.
Certains noms ou références sont français… un clin d’œil à vos origines ?
En effet. Mais les anglo-saxons ne m’en parlent jamais. Pour eux, ce n’est ni un avantage, ni un inconvénient ou une marque de fabrique. En revanche, je ne peux pas gommer mon histoire française et la famille qu’il me reste au pays. D’ailleurs, certains aimeraient que j’écrive dans ma langue maternelle plutôt qu’en anglais, ça leur faciliterait la lecture (rires). Quand j’aurai du temps, je ferai moi-même la traduction de mes romans. En attendant, je me consacre à la sortie de celui-ci.
A Darker Horse par Carline Bouilhet Unique témoin oculaire du meurtre de ses parents, Guillaume de la Selle est contraint de disparaître et de refaire sa vie en Australie où, vingt ans plus tard, il est devenu l’un des plus importants éleveurs de chevaux. Sa participation à la Melbourne Cup où sa fille Arielle est jockey va marquer le début d’une série d’événements violents qui vont mettre sa famille et sa réussite en péril. Jalousie, chantage, vengeance… Carline Bouilhet a imaginé une histoire haletante et dépaysante qui nous emmène au grand galop dans les dunes de Dubaï et jusqu’au fond des étables de Chantilly Farms’ à deux heures de Sydney. Un roman plein de charme où la romance flirte avec l’univers sans merci des courses hippiques et des tueurs de la mafia corse. Un livre qui plaira aux amateurs de polars, mais aussi aux voyageurs et à ceux qui sauront apprécier les références françaises glissées ça et là comme autant de petits cailloux qui ramènent à l’histoire familiale de l’auteure. |
Valentine Sabouraud
Pour commander A Darker Horse (Zeus Publications 2017) vous pouvez passer par l’éditeur ou Amazon. Carline Bouilhet a aussi son propre site ici.
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