Ils ont été déracinés par la guerre. Leurs villages ont été bombardés et pour aller à l’école ils devaient parfois éviter les tirs qui ricochaient dans les rues.
Parmi les 12 000 Syriens accueillis en Australie l’année dernière, 4350 sont des enfants.
Ils doivent à présent faire face à de nombreux défis pour s’installer dans leur nouvelle vie.
Bien sûr, il y a la barrière de la langue. Mais ils doivent aussi surmonter le traumatisme de la guerre, et gérer la séparation d’avec une partie de leur famille restée au pays.
Une intégration qui passe par l’école
Les écoles jouent un rôle central dans l’intégration culturelle de migrants en provenance de pays très différents de l’Australie — du Moyen-Orient ou d’Afrique Sub-saharienne par exemple. Mais pour les établissements scolaires, accueillir autant d’enfants réfugiés n’est pas simple.
Une large proportion de réfugiés nouvellement arrivés s’est établie au sud-ouest de Sydney, à Fairfield, où les écoles ont déjà du mal à tourner avec des ressources limitées et un nombre important d’enfants dont l’anglais n’est pas la langue maternelle.
93 millions AUD avaient déjà été débloqués sur les 4 dernières années pour les élèves réfugiés. Le gouvernement du NSW vient d’offrir 2.7 millions AUD supplémentaires pour aider les écoles indépendantes et catholiques à financer leurs programmes d’accueil.
De la Vegemite… et pas de bombes
Dans une rue calme de la banlieue ouest de Sydney, à Yagoona, Yorka Manjeh et son mari Samir préparent leurs trois enfants pour l’école. « Les enfants se sentent en sécurité en Australie. Ils sont heureux de se rendre à l’école tous les jours. Ils se réveillent chaque matin avec l’envie d’y aller parce qu’ils apprennent beaucoup de choses — beaucoup plus qu’en Syrie » explique Yorka.
Comme 90% des réfugiés syriens accueillis ces 12 derniers mois, la famille est chrétienne. Les enfants vont à l’école catholique Holy Saviour de Greenacre. Sara est en année 6 (6ème) : « J’ai loupé l’école pendant un an en Syrie à cause de la guerre. Si on allait à l’école on risquait de se faire tuer » explique-t-elle. « Quand on est arrivés en Australie, je me suis sentie libre parce que je peux aller à l’école et jouer avec mes amis, je ne suis plus obligée de rester tout le temps à la maison. »
Dans le programme d’anglais intensif pour les enfants syriens, les enfants sont exposés à différents éléments de la culture australienne, y compris aux produits alimentaires typiquement locaux. Sara a essayé la Vegemite : elle a trouvé ça « dégoûtant ».
Des financements qui restent insuffisants
Pour l’école Holy Saviour, les nouveaux fonds annoncés par le gouvernement ne couvriront qu’un tiers des dépenses engagées dans ces programmes destinés à l’accueil des réfugiés.
Comme d’autres établissements, l’école s’est donc tournée vers la communauté pour solliciter des dons, qui ont finalement permis de mettre en place 3 heures d’anglais intensif par jour pour ces jeunes Syriens. Malheureusement, la pérennité de ce dispositif est remise en question, faute de moyens.
Il a pourtant largement fait ses preuves. Les premiers enfants syriens qui avaient été accueillis avant l’arrivée massive de l’année dernière ont non seulement acquis l’anglais mais ils ont montré qu’ils pouvaient s’intégrer rapidement dans leur nouveau pays, devenant même pour certains « school captain ». C’est le cas de Youssef Albaba à Holy Saviour Cahtolic School : arrivé en Australie il y a 3 ans et demi, il porte tous les jours son badge avec fierté.
« En Syrie, ils nous frappaient à l’école, ici non », dit-il. « Ici les professeurs sont super. Et c’est plus facile d’apprendre qu’en Syrie. » Interrogé sur ses projets d’avenir, Youssef hésite : « Je deviendrai peut-être prêtre, ou docteur, ou ingénieur. » Et il a un espoir pour son pays natal : « J’espère qu’il n’y aura plus de guerre. Ni là-bas ni ailleurs. »
Source : www.abc.net.au
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