Le Talégalle de Latham, plus communément appelé dindon de brousse, fait son grand retour cet été, envahissant les rues verdoyantes… des banlieues nord de Sydney.
Jessica Buchanan, qui vit à Marsfield depuis 8 ans, a pu observer le phénomène de près. « Nous voyons souvent les mâles se battre », a-t-elle expliqué. « Ils se poursuivent dans les rues pour marquer leur territoire, c’est drôle à observer. »
Certains universitaires prédisent l’arrivée du volatile dans d’autres banlieues ces prochaines années, notamment à l’est et l’ouest de Sydney.
Au 20ème siècle, l’oiseau avait vu son nombre chuter en raison du déboisement et pendant la Grande Dépression parce-qu’il était consommé. Un membre du National Parks and Wildlife Service a rencontré une grand-mère qui se souvenait en avoir mangé étant petite. Selon elle, la viande était « dure et filandreuse ».
Le retour récent des dindons de brousse serait dû à la multiplication de jardins natifs. Ils auraient commencé à réapparaître dans Central Coast puis aux alentours des Northen beaches avant de revenir dans le nord de Sydney… en attendant une nouvelle expansion.
Matthew Hall, doctorant à University of Sydney, a récemment collaboré avec le Royal Botanic Garden et le Taronga Zoo pour comprendre la présence exponentielle de ces oiseaux à Sydney. « Notre projet consiste à étudier comment ils sont parvenus à survivre si bien en ville et dans les banlieues – quels sont les comportements qui leur permettent de se développer et de s’étendre. »
« Nos recherches impliquent le marquage des ailes et le suivi GPS des dindons de brousse pour voir comment ils bougent et survivent (…). Nous espérons répondre à plusieurs questions sur la taille de leur population, ce qui la pousse à grossir et ses déplacements, avec quels effets sur l’environnement. »
Pour le Dr David Wells, de Macquarie University, les oiseaux ne font que retrouver une terre qu’ils occupaient bien avant la Grande Dépression car ils étaient certainement déjà là à l’arrivée des premiers Européens en Australie. « Les lois contre la chasse d’animaux natifs dans les années 70 a pesé en faveur de ces oiseaux. »
De vraies plaies près des aires de pique-nique
Brett Davis, de Birdlife Shoalhaven, explique que les dindons de brousse peuvent s’adapter aux humains, ne plus les craindre et même devenir agressifs lorsqu’ils sont nourris par le public. « Ils vont voler la nourriture des tables, sacs et poubelles et peuvent devenir de vraies plaies près des aires de pique-nique. Ce sont de gros oiseaux avec de gros becs, des pattes et jambes puissantes, donc ils peuvent blesser des gens. »
Les experts expliquent aussi que les municipalités ne peuvent pas faire grand chose pour réduire leur présence, car il est illégal de les chasser ou de les piéger sans permission. Les habitants peuvent les décourager de venir en creusant dans leur jardin ou en couvrant certains endroits de grosses pierres ou de grillage. Il est aussi possible de supprimer un nid dès lors qu’il n’y a pas d’oeufs dedans.
M. Hall explique qu’on peut nettoyer un monticule récent créé par un oiseau. Mais si vous le laissez trop longtemps, le dindon de brousse reviendra encore et encore même s’il est détruit. Enfin, il est possible de les arroser ce qui les gêne, sans les blesser.
Dans tous les cas, mieux vaut s’habituer à leur présence car il est vraisemblable que le dindon de brousse, une fois acclimaté à la ville – ce qui est remarquable – soit revenu pour y rester.
Source : smh.com.au
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