En vue de mieux adapter la vie nocturne de Sydney aux restrictions imposées par le couvre-feu (lockout) en place depuis 2014, la municipalité s’apprête à créer un panel public sur la question, ouvert à tous.
En lien avec les différents acteurs impliqués dans la vie nocturne de Sydney, ce Nightlife and Creative Sector Advisory Panel devra fournir à la ville de Sydney un ensemble de conseils, stratégies et recommandations sur les adéquations possibles entre vie nocturne et couvre-feu. Pas question donc de remettre en cause le principe même du lockout, mais plutôt de débattre des « challenges et opportunités auquel fait face l’économie nocturne de Sydney« .
L’initiative constitue ainsi une manière pour la ville de Sydney de répondre aux nombreux débats suscités à partir de 2014 par la mise en place du couvre-feu. Après la mort de Daniel Christie, 18 ans, dans une bagarre le soir du Nouvel An, le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud avait pris la décision en février 2014 d’instaurer ce lockout dans des zone délimitées du centre-ville de Sydney. Si la mesure a depuis été assouplie pour un certain nombre d’établissements et est chaque année partiellement levée à l’occasion du Nouvel An ou de Mardi Gras, la plupart des bars, pubs et clubs du CBD doivent toujours refuser toute entrée après 1h30 du matin, et stopper les ventes d’alcool après 3h.
Très impopulaire à sa mise en place, le couvre-feu continue de susciter de nombreuses critiques, émanant d’associations de bars ou d’organisations militantes comme Keep Sydney Open. En cause notamment, l’efficacité très relative de la mesure. Un rapport rendu en 2017 par le NSW Bureau of Crime Statistics and Research a ainsi montré que le couvre-feu avait certes réduit drastiquement la violence nocturne dans les zones soumises par la mesure, mais que cette violence s’était en fait déplacée dans les quartiers situés à l’extérieur du couvre-feu.
« Faire de Sydney une ville animée 24 heure sur 24 »
Autre aspect très critiqué, l’absence de consultation et de prise en compte des intérêts des personnes impactées par la mesure – habitués de la nightlife de Sydney, mais aussi propriétaires d’établissements, bartenders, musiciens, DJ, etc. C’est cette critique qui a motivé la décision prise par la ville de Sydney de créer le Nightlife and Creative Sector Advisory Panel, afin de « réaliser le projet de faire de Sydney une ville animée et diversifiée 24 heures sur 24 », et ce en dépit du couvre-feu.
Comme l’a précisé Clover Moore, la maire de Sydney, le fait que le couvre-feu ne puisse pas être levé par la ville – seul le gouvernement du NSW a ce pouvoir – ne signifie pas pour autant que les travaux du panel seront inutiles. « Même si on a longtemps pu affirmer le contraire, on ne peut aujourd’hui que reconnaître les dommages qu’a pu créer le lockout sur la vie nocturne de Sydney. » « Nous allons donc continuer à œuvrer pour que des changements soient effectués dans la loi, mais en même temps, nous avons besoin d’identifier des stratégies effectives pour booster notre vie nocturne et soutenir les entreprises qui y sont impliquées. »
Si vous souhaitez faire parti du Nightlife and Creative Sector Advisory Panel, il vous suffit de remplir le formulaire dédié sur cityofsydney.nsw.gov.au. Attention, les inscriptions fermeront le lundi 26 février, à 18h.
Source : concreteplayground.com
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