Les élèves, les enseignants et les parents sont peu convaincus par cette mesure qui interdit l’usage des téléphones portables à l’école primaire et au collège.
Le gouvernement va interdire aux élèves d’utiliser leur téléphone portable à l’école primaire et au collège. Les enfants auront le droit d’amener leur téléphone à l’école, mais pas de les utiliser avant de quitter l’établissement, y compris pendant les récréations.
Cette proposition d’interdiction faisait partie du programme d’Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle victorieuse.
Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education, a annoncé que la mesure entrerait en vigueur dès le début de la prochaine année scolaire, en septembre 2018. Elle s’appliquera à tous les élèves depuis le moment où ils commencent l’école à l’âge de 6 ans, jusqu’à 15 ans environ, lorsqu’ils entrent au lycée.
M.Blanquer a déclaré que certains établissements scolaires ont déjà interdit aux élèves d’utiliser leur téléphone portable. « Parfois vous avez besoin d’un téléphone portable pour des situations d’urgence, mais leur usage doit être contrôlé d’une manière ou d’une autre » a-t-il expliqué sur la chaîne de radio RTL.
Le ministre a précisé que cette interdiction était aussi un « message de santé publique adressé aux familles », ajoutant : « Il est bon que les enfants ne soient pas trop souvent, ou même pas du tout, exposés aux écrans avant l’âge de 7 ans. »
Le syndicat français des directeurs d’établissements scolaires s’est dit sceptique quant au fait de parvenir à faire respecter cette interdiction. « Nous sommes dubitatifs quant à cette nouvelle annonce du ministre, car nous avons du mal à comprendre quel est le véritable problème. En général, nous avons l’habitude qu’ils soient logiques et pragmatiques et là, nous n’arrivons pas à trouver une logique ou un pragmatisme quelconque dans ces annonces, » a déclaré Philippe Vincent, le secrétaire général adjoint du syndicat.
Devant un collège du centre de Paris, les élèves interrogés au sujet de cette mesure ne semblent pas impressionnés. « Je ne comprends pas comment ça va marcher. Qui va prendre les téléphones, où vont-ils les mettre… comment va-t-on les récupérer ? » s’interroge un garçon de 13 ans. Dans un autre établissement, Mathilde, 12 ans, déclare « C’est ridicule. Dans mon école, nous n’utilisons pas nos téléphones en classe ou pendant la récréation, alors quel est le problème ? Si quelqu’un est pris en train d’utiliser son téléphone dans les toilettes ou pendant la pause déjeuner, le téléphone est confisqué immédiatement et l’élève a une retenue. »
Les parents n’avaient pas l’air plus emballés. « C’est probablement une bonne idée lorsque les enfants sont à l’école, mais ils ne peuvent pas leur interdire d’amener leur téléphone, » déclare Sabine. « Ma fille se rend à l’école et en revient seule, et à cette période de l’année il fait nuit très tôt, alors je veux qu’elle ait son téléphone avec elle. C’est rassurant. » Elle ajoute : « Mais plutôt qu’une interdiction, ne serait-il pas mieux d’installer un brouilleur de signal dans les écoles ? »
M.Blanquer a déjà suggéré que les écoles installent des casiers pour les téléphones, alors même que beaucoup d’écoles de centre-ville n’ont pas la place pour le faire.
« Allons-nous transformer l’école en un casier géant ? » s’interroge Vincent. « J’ai fait un petit calcul : 5300 écoles publiques avec en moyenne 500 élèves chacune, ça fait environ 3 millions de casiers. »
Les associations de parents soulignent que toute interdiction poserait de sérieux problèmes logistiques. « Comment les établissements vont-ils stocker les téléphones ? Et comment s’assureront-ils que les téléphones sont rendus à leurs propriétaires après la classe ? » demande Gérard Pommier, directeur de la fédération de parents des écoles publiques.
Les autorités étudient actuellement comment l’interdiction des téléphones portables pourrait être mise en place.
« Lors des réunions ministérielles, nous laissons nos téléphones dans des casiers avant d’entrer. Il me semble que c’est quelque chose de faisable quel que soit le groupe, y compris une classe. »
Le ministre est également favorable à l’introduction d’uniformes scolaires, mais il a déclaré qu’il ne souhaite pas que cela soit obligatoire dans tout le pays.
Il a aussi annoncé que chaque établissement devrait monter une chorale avant janvier 2019. Le journal Le Parisien affirme que le gouvernement a mis de côté 20 millions d’euros pour cette mesure. Des membres du gouvernement ont déclaré que la participation à la chorale serait volontaire et « un complément aux cours de musique obligatoires » déjà en place.
Glossaire :
avoir une retenue (exp.v.) : to be given detention
brouilleur de signal (exp.n.m.) : signal blocker
casier (n.m.) : locker
chorale (n.f.) : choir
collège (n.m.) : middle school (from 11 to 14 years old)
dubitatif (-tive) (adj.) : dubious
entrer en vigueur (exp.v.) : to come into effect
être emballé (exp.v.) : to get excited about
faire respecter (exp.v.) : to enforce
lycée (n.m.) : high school (from 15 to 18 years old)
récréation (n.f.) : recess
téléphone portable (exp.n.m.) : mobile phone
France to ban mobile phones in schools from September
Pupils, teachers and parents seem less than convinced by measure prohibiting use in primary, junior and middle schools
The French government is to ban students from using mobile phones in the country’s primary, junior and middle schools.
Children will be allowed to bring their phones to school, but not allowed to get them out at any time until they leave, even during breaks.
A proposed ban was included in Emmanuel Macron’s successful presidential election campaign this year.
Jean-Michel Blanquer, the French education minister, said the measure would come into effect from the start of the next school year in September 2018. It will apply to all pupils from the time they start school at age of six – up to about 15 when they start secondary school.
Blanquer said some education establishments already prohibited pupils from using their mobiles. “Sometimes you need a mobile for teaching reasons … for urgent situations, but their use has to be somehow controlled,” he told RTL radio.
The minister said the ban was also a “public health message to families”, adding: “It’s good that children are not too often, or even at all, in front of a screen before the age of seven.”
The French headteachers’ union was skeptical that the ban could be enforced.
“This new announcement from the [education] ministry leaves us dubious because we’re having trouble understanding what is the real issue here. In general, we’re used to them being logical and pragmatic about things, and here, we can’t find the logic or the pragmatism in the announcements,” said Philippe Vincent, the union’s deputy general secretary.
Outside one middle school in the centre of Paris, pupils asked about the measure seemed unimpressed. “I don’t understand how it will work. Who will take the phones, where will they put them … how will we get them back?” said one 13-year-old boy.
At another school, Mathilde, 12, said: “It’s ridiculous. At my school, we don’t use them in class or during recess, so what’s the problem? If anyone’s caught using one in the toilets or at lunchtime, the phones are confiscated immediately and the person is given detention.”
Parents seemed uncertain too. “It’s probably a good idea when the kids are in school, but they can’t ban them bringing them to school,” said Sabine. “My daughter goes to school and comes home on her own, and at this time of year it’s dark so early, so I want her to have a phone with her. It’s reassuring.” She added: “But rather than a ban, wouldn’t it be better to install a signal blocker in schools?”
Blanquer has already suggested schools could install lockers for phones, though many city centre schools have little room for them.
“Are we going to transform a school into a giant locker?” said Vincent. “I’ve done a little calculation myself: 5,300 state schools with an average 500 pupils each, that makes around 3 million lockers.”
Parents’ organisations say any ban would pose a significant logistical problem. “How is the school going to stock them? And how are they going to make sure they’re given back to the owner at the end of school?” Gérard Pommier, head of the Federation of Parents in State Schools.
Education officials are now studying how the mobile ban can be put into effect.
“In ministerial meetings, we leave our phones in lockers before going in. It seems to me that this as doable for any human group, including a class,” Blanquer said in September.
The minister has also supported the introduction of school uniforms, but has said he is opposed to the measure being obligatory throughout the country.
He has also announced that each school must set up a choir before January 2019. Le Parisien newspaper said the government had set aside €20m for the measure. Government officials said joining the choir would be voluntary and a “complement to obligatory music lessons” that exist already.
Source : guardian.com
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