L’Eglise australienne a annoncé mercredi qu’elle participerait à un dispositif national de dédommagement des victimes de crimes pédophiles, en estimant qu’elles « méritent la justice ».
Après une décennie de révélations, le gouvernement australien avait finalement cédé en 2012 aux pressions et créé une Commission d’enquête royale sur les réponses institutionnelles aux crimes de pédophilie.
Dans son rapport, celle-ci avait estimé en décembre que l’Australie avait « gravement manqué à ses devoirs » envers ses enfants pendant des décennies.
Sur la base du témoignage de milliers de victimes, elle avait affirmé que sept pour cent des religieux catholiques australiens avaient fait l’objet d’accusations d’abus sexuels sur des enfants entre 1950 et 2010 sans que les soupçons ne débouchent sur des investigations.
La Commission royale avait fait 409 recommandations, y compris la création d’un dispositif national d’aide aux victimes qui leur fournirait assistance psychologique et des dédommagements financiers.
A l’exception de celui de l’Etat d’Australie-Occidentale, tous les gouvernements régionaux d’Australie ont annoncé qu’ils participeraient à ce dispositif, qui pourrait allouer jusque 150.000 dollars australiens (97.000 euros) de dédommagements à chaque victime.
Dans une annonce très symbolique, l’Eglise est devenue mercredi la première entité non gouvernementale à participer au dispositif.
« Nous soutenons la recommandation de la Commission royale sur un dispositif de dédommagements (…) et souhaitons y participer », a annoncé dans un communiqué le président de la Conférence des évêques australiens Mark Coleridge.
Les victimes « méritent la justice et l’apaisement et nombreuses sont celles qui ont fait preuve de courage pour raconter leur histoire ».
La Commission royale avait été contactée par plus de 15.000 personnes disant avoir été victimes d’actes pédophiles impliquant l’Eglise, des orphelinats, des clubs de sport, des écoles ou des organisations de jeunesse.
Plus de 4.000 institutions avaient été mises en cause -dont de nombreuses entités catholiques- dans ces témoignages souvent très éprouvants au cours d’auditions publiques ou à huis clos.
L’archevêque d’Adélaïde Philip Wilson, 67 ans, a été reconnu coupable la semaine dernière d’avoir couvert des abus pédophiles dans les années 1970, devenant l’un des ecclésiastiques les plus hauts placés au monde dans la hiérarchie catholique poursuivi avec succès dans un tel dossier.
La loi mettant en place le dispositif de compensation a été votée mardi. Elle entrera en vigueur le 1er juillet.
Source : AFP
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