Le 1er janvier, l’Islande est devenue le premier pays à pouvoir sanctionner les entreprises dont les employées sont moins payées que leurs pairs masculins.
Selon cette nouvelle loi, qui concerne les entreprises et les agences gouvernementales de plus de 25 salariés, celles qui ne pourront prouver que les hommes et les femmes reçoivent la même rémunération lorsqu’ils occupent un même poste encourront une amende.
Lors de la journée internationale de la femme l’année dernière, l’Islande avait déjà déclaré vouloir éradiquer les différences de salaire liées au sexe d’ici à 2022. La loi, votée en fin d’année, impose aux entreprises privées et aux agences gouvernementales de subir un audit pour se voir délivrer une certification assurant que les hommes et les femmes sont payés de manière identique, faute de quoi elles pourraient être sanctionnées.
Les entreprises les plus importantes devront se conformer à cette nouvelle loi d’ici 2019, avec une généralisation à toutes les structures en 2021. Elles devront en outre renouveler leur certification tous les ans.
« L’histoire montre que si nous voulons progresser, il faut forcer le progrès » a déclaré M.Viglundsson, ministre islandais des affaires sociales et de l’égalité, lors d’une interview l’année dernière.
Pour en arriver là, il aura fallu plusieurs décennies. Le 24 octobre 1975 a marqué le commencement d’énormes grèves professionnelles et domestiques : les Islandaises ont refusé de continuer à s’acquitter des tâches ménagères et à s’occuper des enfants pour prouver que la société serait paralysée sans le travail des femmes.
De telles vagues de protestation ont continué au fil des années. En octobre 2016, des milliers de femmes à travers l’Islande ont quitté leur lieu de travail à 14h38 (les groupes de défense des droits des femmes avaient calculé que compte-tenu de l’inégalité salariale hommes-femmes, chaque jour après 14h38, les femmes travaillaient sans être payées).
En 2008, le gouvernement a fait passer un système de quota pour les conseils d’administration des entreprises, qui devaient compter 40% de femmes ; cette mesure est entrée en vigueur le 1er septembre 2013.
L’Islande a aussi œuvré continuellement pour une parité au sein de son Parlement : la moitié de ses députés sont actuellement des femmes.
Au cours des neuf dernières années, l’Islande est arrivée systématiquement en tête des pays où les inégalités homme-femme sont les plus faibles, selon le classement du World Economic Forum. En 2017, un rapport de cette institution a mesuré les inégalités liées au sexe dans les domaines clés de l’éducation, la santé, l’économie et la politique. Il a révélé que l’Islande avait pratiquement éradiqué toutes les disparités dans ces quatre secteurs : 87% de l’écart entre les sexes avait été supprimé, dont 10% depuis 2006, soit la progression la plus rapide au monde vers une égalité entre les sexes.
La loi concernant l’égalité salariale qui est entrée en vigueur il y a quelques jours vise à supprimer les dernières inégalités liées au sexe. Dans les faits, de nombreuses entreprises islandaises s’y conformaient déjà avant son adoption. Comme le résume Dagny Osk Aradottir Pind, membre d’une association islandaise de défense des droits des femmes : « Nous en sommes arrivés au point où les gens ont réalisé que la législation en place ne suffisait pas et que nous devions faire plus ».
Et l’Australie, dans tout ça ? En 2017, elle se classait 35ème sur 144 pays (contre 15ème sur 115 pays en 2006) : moins bien que le Rwanda ou le Nicaragua… (voir classement ci-dessous). Le domaine où elle accuse de plus fortes disparités hommes-femmes est la santé, alors qu’elle se classe 1ère dans l’accès à l’éducation.
Top 10 des meilleurs pays pour l’égalité hommes-femmes
1- Islande
2- Finlande
3- Norvège
4- Suède
5- Rwanda
6- Irlande
7- Philippines
8- Slovénie
9- Nouvelle-Zélande
10- Nicaragua
La France se classe 17ème.
Source : smh.com.au
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