Un policier a été attaqué au marteau mardi sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame à Paris, par un jihadiste qui a été blessé par des tirs de riposte, dans un contexte de menace terroriste élevé et trois jours après l’attentat jihadiste de Londres. Ce que l’on sait de cette attaque, qui fait l’objet d’une enquête ouverte par le parquet antiterroriste:
– L’attaque
Mardi après-midi vers 16H20, un homme a attaqué par derrière, avec un marteau, une patrouille de trois policiers sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame à Paris. Criant « c’est pour la Syrie », il a frappé l’un des policiers, un homme de 22 ans, le blessant légèrement à la tête.
Un des autres policiers de la patrouille est alors parvenu à se dégager et a fait feu à deux reprises, blessant l’assaillant qui est resté au sol. Selon une source policière, il a été touché au thorax et a été conduit à l’hôpital.
Le policier, dont les blessures ne sont « pas très graves », selon le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, a également été hospitalisé.
Selon le ministre de l’Intérieur, des touristes présents sur les lieux et qui ont été confinés à l’intérieur de la cathédrale, ont assisté à l’attaque. Ils seront interrogés par les enquêteurs dans les prochains jours.
Peu avant 17H30, la préfecture de police a indiqué que la situation était « maîtrisée » sur place.
L’attaque n’a pas été revendiquée pour l’instant.
– L’assaillant
L’assaillant, qui se présentait comme un « étudiant algérien », selon le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, était « muni d’une carte dont nous devrons vérifier l’authenticité ».
Selon des sources proches de l’enquête, le suspect est né en Algérie en janvier 1977, « sous réserve que les papiers retrouvés sur lui correspondent à son identité ». Il n’était pas connu des services de police.
Lors de l’attaque l’homme avait également en sa possession « deux couteaux de cuisine », a précisé le ministre de l’Intérieur, qui a ajouté qu' »apparemment, l’individu était seul, il n’était pas accompagné ».
Un studio qu’il louait au rez-de-chaussée d’une résidence étudiante de Cergy (Val d’Oise) a été perquisitionné mardi soir. « On pense que c’est un point de chute » de l’assaillant, a déclaré à l’AFP une source policière.
Interrogés par l’AFP, la plupart des locataires, des étudiants, ont indiqué ne pas le connaître. Un seul s’est souvenu d’un homme « très discret », qui « habitait là depuis un an et demi ou deux ans ».
Après l’agression, l’assaillant s’est revendiqué être « un soldat du califat », un terme utilisé pour désigner le califat autoproclamé en juin 2014 de l’organisation jihadiste État islamique dans la zone irako-syrienne, selon une source proche de l’enquête.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête de flagrance confiée à la section antiterroriste de la Brigade criminelle et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
– Un lieu emblématique
Plusieurs centaines de personnes ont été confinées plus de deux heures dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, un édifice emblématique de la France et le monument historique le plus visité du pays.
Environ 13 millions de pèlerins et de visiteurs chaque année, soit une moyenne de plus de 30.000 par jour – jusqu’à 50.000 personnes en période de grande affluence – pénètrent dans ce chef-d’oeuvre de l’architecture gothique situé sur l’île de la Cité, au coeur du Paris médiéval.
En septembre 2016, non loin de ce symbole de l’Europe « croisée » combattue par la propagande de l’organisation Etat islamique (EI), une voiture chargée de bonbonnes de gaz avait été découverte. Un commando de trois femmes de 19, 23 et 39 ans, téléguidé de Syrie par l’EI selon le procureur, avait été arrêté dans l’Essonne.
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