Une enquête a révélé un taux de pédophilie absolument stupéfiant à Roebourne, une ville d’Australie Occidentale, où ces pratiques sont désormais considérées comme « normales ». On peut littéralement parler d’épidémie : selon la police, 90% des enfants en âge scolaire sont des victimes confirmées d’abus sexuels et on s’attend à ce que d’autres se manifestent.
Des sévices sexuels devenus « normaux »
D’après Simone McGurk, ministre de la protection infantile d’Australie Occidentale, les sévices sexuels se déroulaient à une telle échelle qu’ils étaient devenus « normaux » dans cette ville minière très isolée. Aujourd’hui, Roebourne compte une population d’environ 1410 personnes, dont la majorité est indigène.
La police a identifié 124 suspects de Roebourne et des communautés voisines durant l’enquête, qui doit encore se poursuivre un an. Trente-six hommes ont déjà été inculpés pour plus de 300 délits sexuels commis sur 184 enfants.
Pour la ministre Mme McGurk, le phénomène est intergénérationnel et c’est ce qui explique qu’il se soit normalisé. « Beaucoup des personnes qui commettent des actes de pédophilie en ont été eux-mêmes les victimes », explique-t-elle.
Le commissaire Karl O’Callaghan affirme que le taux de sévices sexuels est le plus haut jamais constaté dans cet état. Pour lui, cette situation de crise est pratiquement irrémédiable. « C’est une zone de guerre, et les victimes sont de jeunes enfants. »
Un scandale passé relativement inaperçu
Né en Grande-Bretagne, M.O’Callaghan qui a supervisé la première partie de l’enquête, est consterné. « Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tout le pays n’est pas en état de choc. Quand vous regardez les chiffres… un tel pourcentage d’enfants victimes d’actes de pédophilie dans une ville de 1500 habitants, c’est sans précédent dans toute l’histoire de la police d’Australie Occidentale. C’est colossal. »
Avec amertume, il ajoute : « Si cela se passait dans une banlieue de Perth, cela ferait bien plus de bruit, mais comme il s’agit d’une communauté indigène et que les victimes sont des enfants aborigènes, ça ne scandalise pas autant. »
Les racines du mal
D’après le commissaire O’Callaghan, les pédophiles de Roebourne, dont 80% vivent des subsides de l’état, utilisent leurs allocations pour acheter de la drogue et de l’alcool afin d’ »attirer » les enfants.
De fait, un rapport publié il y a sept ans avait déjà souligné que la majorité de la population infantile de Roebourne était à risque. Alcoolisme, négligence envers les enfants, violence et crimes : tous les indicateurs étaient alarmants. La consommation d’alcool était trois fois plus élevée à Roebourne que la moyenne nationale.
Roebourne est située dans la région de Pilbara, à environ 1500km à l’ouest de Perth. La ville était une cité minière prospère au XIXème siècle. Mais elle a été réduite à l’état de ville fantôme dans les années 60, lorsque les compagnies minières ont développé d’autres cités pour loger leurs employés. Elle a alors été récupérée par les Aborigènes comme canton autochtone. Les minerais de fer lucratifs ont cessé de profiter à Roebourne, qui enregistre un taux d’emploi deux fois inférieur à celui de la ville voisine la plus importante, Pilbara.
Des chiffres qui divisent la communauté
A Roebourne, il y a ceux qui ont été choqués par ces chiffres, qui disent n’avoir eu aucune idée de ce qui était en train de se passer. D’autres ont du mal à admettre que la pédophilie soit si répandue et à accepter que leur ville soit ainsi pointée du doigt. C’est un sujet délicat et sensible que les habitants abordent difficilement. Certains réalisent cependant que quelque chose a vraiment dérapé et qu’il faut désormais aider la communauté à se remettre, et
les enfants et familles à dépasser ce traumatisme. Violet Samson est une arrière-arrière-grand-mère Ngarluma vivant à Roebourne. Elle savait que dénoncer les pédophiles briserait des familles, mais c’était nécessaire, explique-t-elle : « Ils doivent être punis, même s’il s’agit de membres de nos familles. Ils doivent être sanctionnés pour le mal qu’ils ont fait aux enfants de notre communauté. »
Un espoir au cœur des ténèbres
Ces statistiques terribles cachent un espoir, celui d’un groupe d’habitants qui se battent pour sauver la ville d’elle-même.
Chaque nuit, la maison de Violet Samson se transforme en refuge à Roebourne. Elle peut accueillir jusqu’à 8 ou 9 personnes — des membres de sa famille et d’autres enfants — dans sa petite maison de 3 chambres située dans l’une des rues résidentielles de la ville. « Je les fais entrer. Je ne peux pas les jeter à la rue. Je les garde ici pour qu’ils se reposent ou qu’ils dorment et je les nourris » explique la vieille dame. Elle est prête à faire tout pour protéger les enfants qui, sans cela, sont exposés à l’alcool, la drogue, la violence et les sévices sexuels dans la rue ou dans les maisons surpeuplées de familles démunies.
Violet est l’une des nombreuses femmes qui essaient de protéger les enfants, en leur offrant un endroit sûr pour passer la nuit avant de les envoyer à l’école le lendemain. Une présence essentielle.
Source : www.independent.co.uk et abc.net
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