Il pourrait y avoir de l’eau — en grande quantité — enfouie profondément dans la lune : c’est ce qu’affirment des chercheurs de Brown University.
Lors de la première mission lunaire en 1969 et dans les années qui ont suivi, les chercheurs avaient toujours pensé que la lune était sèche. En 2009, ils avaient cependant revu leur position suite à de nouvelles analyses effectuées en 2008 sur des prélèvements lunaires réalisés par les missions Apollo 15 et 17 en 1971 et 1972. Celles-ci avaient révélé la présence de formations cristallines minuscules dans des cendres et des pierres résultant d’une activité volcanique ancienne et projetées à la surface. De l’eau est piégée dans ces « perles de verre ». La NASA avait alors chiffré la découverte à 32 onces (environ 900g) pour 1 tonne de matière lunaire. Mais à l’époque, l’on ignorait encore si les échantillons analysés étaient représentatifs de l’ensemble de la surface lunaire.
Une nouvelle analyse confirme la présence d’eau généralisée
A partir de l’analyse d’images spectrométriques de la lune collectées en 2008 par la mission indienne Chandrayaan-1, une nouvelle étude, financée par la NASA et effectuée par les chercheurs de Brown University, a pu confirmer la présence de ces perles de verre dans tous les dépôts volcaniques de la surface lunaire. Ralph Milliken, directeur des recherches qui ont été publiées dans Nature Geoscience, et professeur associé au département des sciences de la terre, de l’environnement et des planètes de l’université de Brown, précise que « le fait que presque tous les dépôts volcaniques présentent des signes de présence d’eau suggère que l’intérieur de la lune est humide. »
Bien que la présence d’eau soit une découverte significative, notamment pour la modélisation du noyau lunaire, cela représente une faible quantité — environ 0.015% du sol lunaire.
Des incertitudes quant à la disponibilité et l’origine de l’eau
D’après Ralph Milliken, cette découverte pourrait être une aubaine pour les futures missions lunaires car l’eau pourrait potentiellement être extraite des dépôts volcaniques. Les perles de verre ne contiennent que peu d’eau — peut-être quelques parties par million. Mais la couche de matière volcanique s’étend sur des milliers de kilomètres carrés et pourrait faire plusieurs kilomètres de profondeur. « Si nous voulons envoyer des gens sur Mars, la lune pourrait servir de base d’entraînement et de test », explique-t-il. « Pour cela, nous aurons besoin d’eau et il est très coûteux de la faire venir depuis la terre. » Mais l’eau trouvée sur la lune peut-elle être extraite, et si oui à quel prix ? C’est l’une des grosses incertitudes de cette découverte.
L’autre question est celle de l’origine de cette eau. Les chercheurs pensent que la lune a été créée à partir de débris résultant de la collision d’une planète avec la terre. « S’il y a bien de l’eau dans la lune, cela suggère que l’eau a d’une certaine façon « survécu » à l’impact, ou qu’elle a été apportée juste après l’impact par des astéroïdes ou des comètes, avant que la lune finisse de se solidifier », explique Shuai Li, co-auteur de la recherche, en post-doctorat à l’université de Hawaï.
L’origine exacte de l’eau piégée dans la lune reste à ce jour un grand mystère.
Source : cnn.com
Discussion à ce sujet post