Certaines occasions doivent être saisies tout de suite, car on ne sait jamais quand elles se représenteront. A Melbourne en ce moment, trois expositions exceptionnelles méritent votre visite. Si vous n’y êtes pas déjà allé, courez-y avant qu’il ne soit trop tard !
David Hockney pour la couleur
A près de 80 ans, celui qui est considéré comme l’un des plus grands peintres vivants anglais fait aujourd’hui l’objet d’une vaste rétrospective. Figure majeure du pop-art, l’artiste, connu pour son utilisation de couleurs acidulées, ses portraits intimistes et ses paysages lumineux, s’est essayé ces dernières années à l’utilisation des nouvelles technologies. La National Gallery of Victoria présente ainsi 600 œuvres dessinées sur iPad, dont une série récente sur le parc national de Yosemite. Une démonstration de force pour cet artiste prolixe qui s’exprime aussi en vidéos ou en photos.
Autre moment d’émotion : la traversée d’une galerie de 60 mètres réunissant 80 portraits en acrylique des intimes de David Hockney… Même cadre, même siège, et pourtant tous si différents. Enfin, les visiteurs auront la chance d’admirer Bigger Trees Near Warter une pièce monumentale composée de 50 panneaux mettant un scène un imposant sycomore central sous un pâle ciel d’hiver. Offerte à la Tate, on se sait pas quand elle reviendra à Melbourne.
Jusqu’au 12 mars à la NGV – 180 St Kilda Rd, Melbourne VIC 3006 – $26
Sister Corita’s summer of love pour l’âme
En décembre 1966, le Harpers Bazaar associait Sister Corita à Ella Fitzgerald and Georgia O’Keefe. Elle faisait partie du prestigieux palmarès des 100 femmes les plus accomplies. Pour la première fois à Melbourne, une exposition lui rend hommage.
Au sein des Soeurs du Coeur Immaculé, la religieuse (née Kent en 1918 aux Etats-Unis) poursuit des études d’art, domaine où elle excelle et qu’elle transformera en mode d’expression radical et coloré. Très influencée par le contexte politique et social des années 60 – défense des droits, guerre du Vietnam ou assassinat de JKF – elle milite toute sa vie pour la joie, l’amour, la foi et la résistance dans des œuvres psychédéliques mêlant images pop, textes sacrés, poèmes ou chansons.
Elle laisse derrière elle de nombreuses sérigraphies, des collages, des affiches et de vastes peintures murales dont le célèbre Rainbow Swash visible à Boston où elle s’éteint en 1986. L’exposition qui lui est consacrée aujourd’hui inclut, notamment, deux courts-métrages sur sa vie.
Jusqu’au 26 mars au Ian Potter Museum – 800 Swanston St, Melbourne VIC 3010 – gratuit
Sovereignty pour le questionnement
L’art contemporain des First Nations du Sud-Est de l’Australie est visible encore quelques jours à Melbourne, l’occasion de se familiariser avec les œuvres de 30 artistes Aborigènes invités à s’exprimer sur les notions d’autodétermination, identité, souveraineté et résistance.
Polymorphe, critique, disruptive… l’exposition interroge les liens inextricables entre l’art et la société, la communauté et la famille, l’histoire et la politique. A cet effet, elle propose aussi un programme d’animations riche et interactif. Conférences, workshops, débats, projections : pensez à vous inscrire !
Jusqu’au 26 mars à l’ACCA 111 Sturt St, Southbank VIC 3006 – gratuit
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