Quand Nohad a été enlevée en Syrie par des terroristes de l’Etat Islamique, elle a pensé que sa dernière heure était arrivée. Elle était dans un bus pour aller rejoindre ses deux fils. Elle portait la burqua comme une musulmane mais a vite été identifiée comme chrétienne quand les hommes armés lui ont demandé son nom.
Elle était « l’ennemi ». Sauf pour un jeune homme dans le bus, qui a reconnu en elle son enseignante préférée de l’école primaire. A l’immense surprise de Nohad, cet homme a dit « elle est avec moi » — en demandant aux terroristes de le tuer lui, plutôt que de s’en prendre à elle. Heureusement, ils ont tous les deux survécu à cet épisode.
Nohad, qui vit maintenant en Australie, doit sa vie à la chance.
Pour Natalie Tanne, une Juive volontaire dans le Projet Table Partagée (Shared Table Project), c’est l’œuvre de Dieu. « Je crois aux anges et je crois en Dieu », affirme-t-elle. « J’ai la foi. Je ne suis pas pratiquante, mais j’ai la foi… on a tous des anges ».
Le Shared Table Project (« Projet Table Partagée ») est dans sa cinquième année et fait se rencontrer des femmes de différentes origines autour de la cuisine, pour favoriser la compréhension mutuelle et les liens d’amitié.
Cette année, ce projet du Jewish Board of Deputies a réuni durant 5 semaines consécutives 20 réfugiées Syriennes et Iraquiennes récemment arrivées et des femmes juives.
A chaque rencontre, elles préparent à manger et partagent leurs histoires, à propos d’elles, de leur vie, de la cuisine et des traditions qui leur sont propres.
Cuisiner, chanter, danser… et se faire des amies
Natalie est enthousiasmée par ce que l’expérience lui a apporté.
« Nous ne faisons qu’un. L’humanité est un tout et on ne le comprend pas », dit-elle. « On dit toujours : il y a eux et nous, eux et nous. On a besoin de plus d’intégration, de plus d’amour dans ce monde ».
Les chansons d’amour remplissent la cuisine tandis que les femmes chantent, coupent les légumes et dansent autour d’une longue table en acier dans la cuisine commerciale de la Synagogue Emanuel de Sydney.
L’une des femmes qui chantent s’appelle Dalal, c’est une jeune veuve syrienne, professeur de musique.
Depuis que son mari a été tué pendant la guerre en Iraq, elle est seule. Angoissée par les problèmes de santé de l’un de ses fils, elle se sent en retrait de l’église, qui est trop éloignée pour qu’elle assiste aux offices. A l’aide d’une application qui permet de traduire l’arabe en anglais, Dalal explique que le Shared Table Project lui a fait énormément de bien.
La directrice du programme Shared Table Project, Mel Don Port, explique que nombreuses sont les réfugiées récemment arrivées qui sont remplies d’appréhension à l’idée de rencontrer de nouvelles personnes — a fortiori des personnes de religion différente.
« Cette première semaine est très importante. Alors chacune apporte un plat qui reflète sa culture. Elles se présentent et discutent de ce qu’elles ont cuisiné. Et tout à coup, vous sentez leur nervosité s’apaiser. »
Mel se souvient d’une femme syrienne, Hasna, qui tremblait quand elle est arrivée à la synagogue, terrifiée à l’idée de rencontrer des personnes juives.
« A la fin de la cette première semaine, elle était la première à arriver », dit-elle.
« Elle nous embrassait, nous câlinait, nous étreignait — et c’est en larmes qu’elle nous a dit quiitées la dernière semaine. »
Cuisiner ensemble, partager des histoires et se lier d’amitié est la recette pour arriver à cette harmonie que nous considérons comme un idéal.
Et ces femmes y ont goûté — littéralement.
Glossaire :
acier (n.m.) : steel
appréhension (n.f.) : trepidation
qui leur sont propres (exp.) : specific to them, of their own
sa dernière heure est arrivée (exp.) : she is going to die (litteraly : her last hour has come)
nervosité (n.f.) : nervous tension
nous ne faisons qu’un (exp.) : we are one
veuve (n.f) : widow (masc. : veuf)
office (n.m.) : worship
Syrian, Iraqi and Jewish women creating friendships over food
When Nohad was kidnapped in Syria by ISIS terrorists, she thought her life was over.
She was travelling on a bus to meet her two sons. Wearing the burka like a Muslim woman, she was quickly identified as a Christian when the gunmen demanded her name.
She was “the enemy”. But not to one young man on the bus, who recognised his favourite primary school teacher.
To Nohad’s complete surprise, the man came forward and said “she is with me” — demanding the gunmen kill him, rather than touch her. Fortunately, they both survived the experience.
Nohad, who now lives in Australia, owes her life to luck.
But to Natalie Tanne, a Jewish volunteer in the Shared Table Project, it was divine providence.
“I believe in angels and I believe in God,” she says.
“I have deep faith, I’m not religious, but I have deep faith … we all have angels.”
The Shared Table Project, now in its fifth year, brings women of diverse backgrounds together over food, to promote understanding and friendships.
An initiative of the Jewish Board of Deputies, this year the project has brought 20 recently arrived Syrian and Iraqi refugees together with Jewish women over a five-week period.
Each time they meet, they prepare food and share stories about themselves, their lives, their foods and their traditions.
Cooking, singing, dancing… and making friends
Natalie is passionate about what the experience has done for her.
“We are one. Humanity is one and we just don’t get it,” she says.
“We’re always saying ‘its them and us, them and us’. We need more inclusion, more love in this world.”
Love songs fill the kitchen as the women sing, chop vegetables and dance around a long steel table in the Emanuel Synagogue’s commercial kitchen in Sydney.
One of the women singing is Dalal, a young Syrian widow and music teacher.
Since her husband was killed in the Iraq war, she has been alone. Distressed by the ill health of one of her sons, she feels isolated from the church, which is too far away for her to attend.
Using an Arabic-to-English language app, Dalal explains that the Shared Table Project has lifted her spirits greatly.
Shared Table Project director Mel Don Port says many newly arrived refugees are filled with trepidation at the thought of meeting new people — let alone people from different faiths.
“That first week is very important. So everyone brings a plate of food that reflects their culture. They introduce themselves and talk about what their food is. And all of a sudden you see the nervous tension relax.”
Mel recalls a Syrian woman, Hasna, who was shaking when she arrived at the Synagogue, terrified of meeting Jewish people.
“At the end of that first week, she was the first one in class each week,” she says.
“She was kissing us, and cuddling us and hugging — and in tears in the last week that she was saying goodbye to us.”
Cooking together, sharing stories and making friends is a recipe for the kind of harmony we hold up as an ideal.
And these women have literally tasted it.
Source : abc.net.au
Glossary :
faith (n) : foi
let alone (exp.) : a fortiori
trepidation (n.) : appréhension
Discussion about this post