Depuis plus d’un siècle, les Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCE) mettent leur expérience au service des Français expatriés. Très actifs en Australie, ils proposent écoute et conseils en ces temps de crise. Nous avons rencontré Françoise Merit, dirigeante de l’antenne australienne.
Pour ceux qui ne les connaissent pas, pouvez-vous rappeler le rôle des Conseillers du Commerce Extérieur de la France ?
Les Conseillers du Commerce Extérieur de la France sont nommés par le Premier Ministre pour une durée de trois ans et constituent un vaste réseau à travers le monde. Ils regroupent des dirigeants français d’entreprises présentes à l’étranger. Nous sommes sous la tutelle de la Direction générale du Trésor, mais c’est une association totalement indépendante, sur la base du volontariat. Nous comptons dans nos membres des représentants de grandes entreprises comme de micro-structures, qui exercent dans des secteurs d’activité variés.
Notre mission: comprendre le marché économique, le cadre local, et les éventuelles difficultés sur place afin d’établir une expertise. Expertise qui doit par la suite aider les entreprises françaises à prendre leurs décisions avant d’éventuellement s’expatrier. Nous partageons notre connaissance de la réalité du terrain avec les pouvoirs publics tel que l’ambassade, le consul général.
Plus largement, les CCE doivent contribuer au rayonnement et à l’attractivité de la France à l’étranger. En Australie, ils favorisent les échanges et les contributions entre entreprises françaises et australiennes. L’exemple le plus médiatisé dernièrement est bien sûr celui du “contrat du siècle”, entre le Français Naval Group et le gouvernement australien. Il ne faut également pas oublier les nombreux partenariats culturels entre France et Australie. On peut notamment citer le French Film Festival, Bastille Day…
Pour le dire simplement, les CCE facilitent les échanges économiques et culturels entre la France et les pays dans lesquels ils sont présents. Cela peut être lors de missions ponctuelles, comme lors de visites des représentants du gouvernement français, ou lors de
discussions à long terme. Nous participons par exemple en ce moment aux négociations qui doivent mener à un accord de libre-échange entre l’Australie et l’Europe.
Comment vont les entreprises françaises implantées en Australie depuis le début de la crise ?
Les entreprises françaises sont évidemment touchées par la crise, en France comme en Australie. Au même titre que les entreprises australiennes, certains secteurs sont plus touchés que d’autres. La restauration est par exemple une industrie frappée de plein fouet. Beaucoup de bars et restaurants français sont en difficulté. Plus largement, les petits commerces, en particulier les boutiques indépendantes sont très affectés par le confinement. On peut également citer l’industrie culturelle, déjà en difficulté avant la crise.
L’industrie automobile et immobilière souffrent aussi indirectement de cette crise sanitaire. Leurs difficultés sont moins liées au confinement qu’à la crise économique. Les gens ne sont plus prêts à débourser de grosses sommes, à cause d’un futur incertain.
Certains secteurs sont cependant moins affectés, voire complètement épargnés par la crise, comme le bâtiment et la défense, qui n’ont pas souffert des ralentissements économiques.
Comment le CCE répond-il à la crise en Australie ?
Dès le début de la crise, nous avons mis en place une cellule de veille économique afin de réunir nos membres chaque semaine. L’objectif étant de passer en revue les mesures mises en place par le gouvernement australien, et de faire un premier bilan des secteurs les plus
affectés par ces mesures. Nous avons par la suite mis à disposition sur le site de la FACCI (Chambre de Commerce Franco-Australienne) des ressources destinées à la communauté française pour répondre à la crise, en particulier à la crise économique qui fait suite à la crise sanitaire.
Nous invitons les Français qui en éprouvent le besoin à nous contacter. Nous avons parmi nos membres 31 experts, qui travaillent dans des domaines variés, et qui sont prêts à discuter avec les Français en difficulté. Il faut être soudés pour faire face à l’isolement. C’est ce que nous essayons de faire en proposant nos conseils pour aider les entreprises françaises à prendre les bonnes décisions.
Nous apportons notre aide à tous. Nos conseils sont gratuits, et peuvent être utiles à toutes les entreprises, quel que soit le secteur.
Il ne faut cependant pas oublier que nous ne sommes ni experts comptables, ni avocats. Nous n’apportons pas d’expertises qui remplacent celles des professionnels spécialisés, mais nous proposons un dialogue, une écoute et des conseils en fonction de notre expérience.
Ces aides vont-elles être mises en place à long-terme ?
Les aides sont accessibles dès maintenant. Les synthèses et ressources pour faire face à la crise économique ont été mises à disposition sur le site de la FACCI depuis 15 jours. Notre aide sera évidemment disponible tout au long de la crise. Nous avons déjà apporté un
soutien à court terme aux entreprises, en les conseillant durant le confinement. Aujourd’hui nous voulons amorcer la reprise, et aider les entreprises à adapter et à diversifier leur offre.
Il faut tenir compte de toutes les facettes de la crise. Nous avons géré la crise immédiate, l’après crise va également prendre du temps. Nous voyons dans la longueur. Le gouvernement australien ne prévoit pas de retour au plein emploi avant 2023. Nous accompagnerons les Français pas à pas pour surmonter ces temps difficiles.
Beaucoup de structures sont mises en place pour aider les Français en Australie. La communauté française est très présente dans le pays. Dans de telles situations anxiogènes et remplies d’incertitude, nous invitons nos concitoyens à profiter des aides proposées par
les structures en place. L’entraide est aujourd’hui cruciale.
L’aide des Conseillers du Commerce Extérieur de la France est disponible sur le site de la FACCI, où vous trouverez des ressources et documents pour faire face à la crise. Pour discuter avec un conseiller, remplissez le formulaire du CCE. Un conseiller vous contactera dans les meilleurs délais.
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