Une génération talentueuse de musiciens français, dont Philippe Zdar moitié du duo Cassius décédé accidentellement mercredi, ont fait danser la planète et imposé dans les années 90 une esthétique électro: la « French Touch ». Qui sont-ils? Que sont-ils devenus?
Le terme de « French touch » a été popularisé par des journalistes britanniques en 1996, année où cette nouvelle vague débarqua outre-Manche, avant de conquérir le monde.
Daft Punk
Formé en 1993, le duo est, depuis le tonitruant et abrasif « Homework » (1997), le plus grand ambassadeur de l’électro française. Un statut indéboulonnable solidifié avec trois autres opus au succès à chaque fois planétaire, « Discovery » (2001), « Human After All » (2005), « Random Access Memories » (2013) et des performances scéniques marquantes.
Pourtant cela fait douze ans que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, amis depuis le lycée, ne se sont plus produits en concerts, sinon pour de très rares apparitions. Une absence, doublée d’une stratégie du silence médiatique adoptée dès leurs débuts – on ne connaît pas leurs visages, dissimulés sous un casque -, qui suscite inévitablement attente, fantasmes et envie.
Au point que régulièrement la sphère internet s’emballe à la moindre rumeur infondée de nouvel album. Ces dernières années, le duo parisien aux 7 Grammys glanés aux Etats-Unis s’est contenté de collaborer avec le Canadien The Weeknd pour deux titre, « Starboy » et « I Feel It Coming », avant de produire le morceau « Overnight » du groupe australien Parcels.
Air
Cet autre duo, originaire de Versailles d’où sont également issus Phoenix et Etienne de Crécy, est composé de Benoît Dunckel et Nicolas Godin. Le succès a également été rapidement international avec leur premier tube « Sexy Boy », figurant sur l’album « Moon Safari » (1998).
Leur musique aérienne, cosmique, psychédélique, empruntant autant à Jean-Michel Jarre qu’à Brian Eno ou Philip Glass, leur confère une place à part dans l’électro, qui s’est renforcée en sept opus dont deux bandes originales de film, parmi lesquels « The Virgin Suicides » de Sofia Coppola, qui leur a permis d’asseoir leur notoriété.
Leur dernier disque « Music For Museum », une commande du Palais des Beaux-Arts de Lille parue en 2014, illustre l’aura intello-arty qui les caractérise. Depuis, chacun a sorti un album solo.
Cassius
Preuve supplémentaire que la French Touch se joue en binôme, Cassius réunissait Philippe Zdar (Cerboneschi, de son vrai nom) et Hubert Blanc-Francard (dit Boom Bass), frère du chanteur Sinclair.
Issus de la culture hip hop, ils ont d’abord collaboré aux premiers albums de MC Solaar, avant de se lancer dans l’électro, en injectant du funk à leur house dans l’album « 1999 » sorti la même année. Trois autres ont suivi, démontrant leur savoir faire sonore sur toutes les pistes de dance-floor (rock, hip hop…). Leur cinquième opus, « Dreems », qui sort ce vendredi prend, la valeur d’un testament inattendu après le décès accidentel de Zdar.
Etienne de Crécy
Alors qu’il fait ses débuts en tant qu’ingénieur du son pour le groupe pop Niagara, sa rencontre avec Philippe Zdar aboutira à leur duo éphémère Motorbass, dont l’album « Pansoul » (1995) est une oeuvre fondatrice de la French touch. Après quoi, Etienne de Crécy cartonnera avec sa compilation « Super Discount » réunissant des morceaux d’amis tels Alex Gopher ou Air.
Deux autres volumes suivront, alternés avec d’autres projets. Cette année, il effectue une tournée qui bénéficie d’un nouveau dispositif live, baptisé « Space Echo », reposant sur des panneaux d’écrans LED calés sur sa musique.
St Germain
Ludovic Navarre, qui doit son nom de scène à sa ville d’origine Saint-Germain-en-Laye, est le premier à avoir injecté du jazz dans l’électro made-in-France, sur l’album « Boulevard », énorme succès de 1995.
Depuis, ce discret musicien, signé sur le label Blue Note, a pris son temps pour sortir « Tourist » (2000) et « St Germain »(2015) mêlant blues, folklore malien et house.
French Touch 2.0
Dans les années 2000, une deuxième vague française s’est invitée sur la scène électro mondiale. Leurs noms? Justice, Kavinsky (« Nightcall », la bande originale du film « Drive »), SebastiAn, Yuksek. Mr Oizo (nom de scène du cinéaste Quentin Dupieux) représente pour sa part un trait d’union entre ces deux générations.
Source : AFP
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