Une aide supplémentaire devrait être apportée par l’Australie aux réfugiés du conflit syrien. La guerre civile en Syrie s’intensifie, notamment avec l’utilisation illégale d’armes chimiques, et l’obligation pour 5 millions de personnes de fuir leurs maisons.
12 000 réfugiés ont été accueillis en Australie depuis 2015
L’Australie a accueilli 12 000 réfugiés venus d’Irak et de Syrie, remplissant ainsi son “quota” annuel demandé par la communauté internationale.
L’ensemble des 12 000 visas ont été assignés. Selon les derniers chiffres du Gouvernement fédéral, plus de 10 400 réfugiés sont arrivés en Australie grâce à ce programme.
La Directrice générale d’Oxfam Australie, le Docteur Helen Szoke a estimé que compte-tenu du succès de ce programme, le Gouvernement australien était en mesure de pouvoir accueillir un nombre supplémentaire de réfugiés.
Elle déclare : “La communauté internationale doit intervenir, car des millions de personnes sont bloquées entre leur pays, en état de guerre, et la possibilité d’un exil, souvent difficile à vivre”.
“Oxfam appelle les pays riches à soutenir la Syrie, et à accueillir au moins 10% des réfugiés syriens les plus vulnérables d’ici la fin de l’année 2017”, ajoute-elle.
Un ancien ambassadeur australien en Syrie, Bob Bowker, déclarait que l’Australie était en mesure d’accueillir davantage de réfugiés syriens.
“J’aimerais que l’Australie s’investisse davantage dans l’aide aux communautés locales syriennes et dans l’accueil et l’installation de réfugiés syriens en Australie” explique t-il.
Selon Bob Bowker, il est primordial d’accepter les réfugiés syriens en Australie. La priorité est d’accueillir ceux qui ont un besoin urgent de protection.
“Notre aide doit être fondée sur notre humanité commune et non sur quelconque affiliation religieuse”, affirmait-il.
L’Australie à la traîne par rapport aux autres pays dans l’accueil de réfugiés
L’expérience montre également que les jeunes réfugiés s’adaptent mieux et plus rapidement à leur nouveau pays que les autres. Ils peuvent être une force pour l’Australie si le pays décide de mettre en place les structures adéquates pour les accueillir.
Le premier programme d’aide aux réfugiés syriens impulsé par le Premier ministre australien de l’époque en 2015, Tony Abbott, avait largement été salué par la communauté internationale. Mais il a suscité quelques controverses au sein de la société australienne.
En 2015, l’Australie était à la traîne par rapport aux autres pays en terme de politique d’accueil des migrants. Par rapport aux Etats-Unis et au Canada, en particulier. Au cours des 12 derniers mois, les deux pays ont accueilli respectivement, 10 000 et 30 000 réfugiés. Au même moment, l’Australie n’en comptabilisait que 2 000.
La communauté internationale craignait également que l’Australie privilégie les réfugiés chrétiens, au détriment de réfugiés appartenant à d’autres religions.
Une réforme pour favoriser l’intégration des réfugiés syriens
L’Irak et la Syrie sont des pays à majorité musulmane, et alors que les chrétiens d’Irak et de Syrie doivent faire face à des persécutions religieuses, les musulmans, eux aussi sont persécutés de manière significative.
Bob Bowker craignait notamment qu’une fois en Australie les réfugiés soient sectorisés dans certaines zones : en particulier à Fairfield et à Liverpool, dans l’ouest de Sydney, à Hume dans le nord-ouest de Melbourne et à Logan au sud de Brisbane.
En février, le Maire de Fairfield, Frank Carbone, déclarait que sa ville avait réinstallé un cinquième de tous les migrants accueillis par l’Australie. En effet, près de 5000 réfugiés se sont installés dans cette région, soit l’équivalent de la population d’une banlieue entière.
“Plus de fonds financiers doivent être fournis au niveau local pour une meilleure coordination des services, pour assurer la créations d’emplois, un logement, une assurance santé, et les services à la jeunesse adéquats” assure t-il.
Le Gouvernement fédéral a fourni un financement supplémentaire pour les services d’intégration, de santé et d’éducation. Il veut également mettre en oeuvre les réformes nécessaires afin de favoriser l’intégration des réfugiés.
« L’apprentissage de l’anglais, l’éducation et l’emploi sont les principales mesures que nous souhaitons mettre en place avec cette réforme”, a déclaré le Ministre adjoint des services sociaux australiens, Zed Seselja.
Source : www.theguardian.com
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