En de rares occasions de crues, la plaine du lac Eyre se remplit d’eaux ayant parcouru un très long chemin. Un spectacle visuel exceptionnel se produit alors, attirant touristes et faune sauvage.
Chevauchant les états du South Australia, du Queensland, du NSW et d’un territoire, le Northern Territory, le bassin du lac Eyre – ou Kati Chanda, comme il est connu des populations locales aborigènes – est une merveille. Le lac est le point naturel le plus bas d’Australie, se situant à environ 13 mètres sous le niveau de la mer. Le bassin se trouve dans la région du Simpson desert, ce qui implique que les précipitations y sont extrêmement rares, le lac et les rivières environnantes étant généralement secs. Paradoxalement, lorsque le lac est plein, il devient alors le plus grand lac salé d’Australie.
Ce rare phénomène naturel est actuellement visible, des eaux ayant atteints la zone du lac Eyre le 15 mai 2018. D’habitude rempli par des pluies dans la région, le lac a cette année été alimenté grâce aux précipitations tombées en mars dernier dans le Queensland, à plus de 1000 km. Après avoir emprunté plusieurs rivières, ces eaux ont commencé à arriver dans la plaine où s’étend le lac Eyre. « C’est incroyable à regarder », a déclaré aux journalistes d’ABC, Matthew Harnetty, pilote d’avion. « Depuis le ciel, on aperçoit cette grosse tâche d’eau avancer un peu plus chaque jour ».
Au cours du siècle dernier, cette merveille visuelle ne s’est produite que 3 fois : en 1949, 1975 et 1983, déversant à chaque fois plusieurs milliards de m³ d’eau, s’étalant sur des milliers de km², et le lac atteignant entre 4 à 6 mètres de profondeur. Lors de chacun de ces événements, la zone est restée inondée quelques années avant que la condensation ne vienne assécher de nouveau le lac.
De nombreux touristes affluent vers le centre de l’Australie à chaque nouvel épisode de crue, pour contempler ce spectacle naturel de l’eau coulant des rivières en direction du lac. L’attraction principale est le fameux tour en avion, qui permet d’avoir un panorama impressionnant sur cette vaste zone. Des voyageurs présents sur les lieux fin mai racontent : » il y a une grande quantité d’eau au milieu de nulle part, et avec le reflet du ciel, on a l’impression que l’on pourrait presque voler à l’envers tellement c’est plat, « a confié Mme Davidson, une Australienne originaire de Tasmanie. Trevor Jennings, en vacances dans la région, a lui été émerveillé par la beauté du décor au lever du soleil : » les rayons se reflètent dans l’eau et créent différentes ondulations – c’est juste magique ! ». Des tours en bateau sont également proposés, un yacht club ayant même vu le jour pour s’adonner à la navigation sur le lac.
Cette vaste zone d’eau en plein milieu du désert attire aussi de nombreux animaux sauvages, qui n’ont pas été aperçus depuis des années. Selon le gérant de la compagnie aérienne Wrightsair, Trevor Wright, l’eau apportée par ces crues change drastiquement le paysage du lac Eyre. Le nombre de chameaux aurait déjà augmenté, et l’homme s’attend à ce que beaucoup d’espèces refassent leur apparition. » Vous verrez bientôt les dingos, ainsi qu’une diversité d’oiseaux arriver ; la végétation virera au vert, et commencera à croître de nouveau. »
Combien de temps l’eau couvrira la surface de cette plaine ? La réponse est inconnue, la situation évoluant différemment à chaque nouvel épisode. » Des variables telles que le vent ou la chaleur jouent un rôle prépondérant dans le maintien de l’eau ou dans sa rapide évaporation », explique M. Harnetty. Les locaux conseillent aux visiteurs de se renseigner sur la situation en temps réel avant d’entreprendre ce long voyage vers le Simpson desert.
Sources : abc.net.au, fr.wikipedia.org, theguardian.com
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