Depuis le cercle polaire et la Scandinavie jusqu’à la Californie, le Japon et l’Afrique du Nord, une vague de chaleur exceptionnelle balaye l’hémisphère nord pendant plusieurs semaines, battant de nouveaux records de température et provoquant sécheresse et incendies.
30°C sur le cercle polaire
Les conditions météorologiques de cet été dans le nord de l’Europe sont très inhabituelles avec des températures atteignant 30°C sur le cercle polaire.
Des températures record ont été enregistrées à la mi-juillet dans le nord de la Norvège : 33°C soit 15°C de plus que la normale, d’après l’institut météorologique norvégien.
Un autre record en Norvège a été battu à Makkaur, dans la mer de Barents, lorsque le mercure n’est pas descendu en-dessous de 25°C le 18 juillet, dans le pays du soleil de minuit.
Et près du cercle polaire, à Kvikkjokk en Suède, les températures ont grimpé à 32,5°C le 17 juillet.
A travers toute l’Europe
Dans d’autres parties de l’Europe, une vague de chaleur a traversé l’Irlande et les îles britanniques pour toucher la France, bien qu’aucun record de chaleur n’y ait été battu.
Dans les pays du sud de l’Europe, les températures estivales sont au contraire inférieures à la normale, d’après l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Mais le temps encore chaud et sec a causé des incendies en Grèce, qui ont coûté la vie à au moins 82 personnes — le bilan le plus meurtrier du siècle en Europe.
41°C au Japon
Au Japon, plusieurs dizaines de personnes sont décédées lors de la canicule qui a fait grimper la température à 41,1°C à Kamagaya le 23 juillet d’après des sources officielles — un record national. Le même jour, il a fait plus de 40°C pour la première fois dans l’agglomération de Tokyo.
Record africain ?
Dans le désert du Sahara en Afrique, le 5 juillet la température s’est envolée jusqu’à 51,3°C, probablement « la plus haute jamais enregistrée en Algérie par des instruments fiables », a précisé l’OMM.
Au Maroc, pays voisin, un nouveau record de chaleur a également été battu avec 43,4°C mesurés le 3 juillet à Bouarfa.
Et au Moyen-Orient, sur la côte d’Oman sur la péninsule arabique, le 28 juin la température n’est jamais descendue en-dessous de 42,6°C même pendant la nuit — ce qui pourrait être la température minimale la plus élevée jamais enregistrée là-bas, toujours d’après l’OMM.
La Vallée de la mort en Californie
Aux Etats-Unis, une canicule frappe également la Californie, avec le 6 juillet des températures record de 48,9°C à Chino dans l’ouest de l’état, et le jour suivant 47,2°C dans le quartier de Van Nuys en banlieue de Los Angeles.
A la station météorologique de Furnace Creek, dans le désert du Mojave de la Vallée de la mort, le mercure est grimpé à 52°C — une température néanmoins inférieure aux 56,7 °C enregistrés le 10 juillet 1913, bien que ce record historique soit contesté par certains experts.
Le changement climatique double le risque de vague de chaleur
Les météorologistes affirment que ces conditions estivales sont imputables au changement climatique.
« 2018 est en passe de devenir l’une des années les plus chaudes de tous les temps, avec de nouveaux records de températures dans de nombreux pays, » explique Elena Manaenkova, secrétaire générale adjointe de l’OMM.
D’après une analyse rapide des experts, le changement climatique double la probabilité d’une vague de chaleur telle que celle qui grille le nord de l’Europe actuellement.
En comparant les données météorologiques actuelles aux mesures historiques et à celles, obtenues par modélisation informatique, d’un climat non modifié par les émissions de carbone, les chercheurs peuvent évaluer l’impact du réchauffement climatique sur le risque d’épisodes météorologiques dangereux. Les résultats sont encore préliminaires mais d’après eux, la marque du réchauffement climatique est « irréfutable ».
Les scientifiques prédisent depuis longtemps que le réchauffement climatique augmentera le nombre et l’intensité des vagues de chaleur avec des épisodes encore plus marqués que celui de cette année, qui pourraient se produire un an sur deux dès 2040.
« Cette conséquence du réchauffement climatique est incontestable — le monde se réchauffe et donc de telles vagues de chaleur vont devenir plus courantes » affirme Friedericke Otto, de l’université d’Oxford et membre du World Weather Attribution (WWA) qui a réalisé cette étude.
« Ce que l’on considérait autrefois comme un temps exceptionnellement chaud va devenir chose banale, et dans certains cas c’est déjà le cas » ajoute-t-elle. « Donc la société peut et doit s’y préparer. Mais par ailleurs, il n’y a aucun doute sur le fait que nous pouvons et devons limiter ce risque croissant d’épisodes météorologiques extrêmes en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre autant que possible. »
Glossaire :
agglomération (n.f.) : urban area
Cercle polaire (exp.n.m.) : Arctic Circle
chose banale (n.f. + adj.) : commonplace
courante (adj.f.) : common
en passe de (exp.) : about to
estivales (adj.f.pl.) : summer
fiable (adj.) : reliable
gaz à effet de serre (exp.n.m.) : greenhouse gas
incendie (n.m.) : wildfire
incontestable (adj.) : unquestionable
meurtrier (adj.) : deadly
modélisation informatique (exp.n.f.) : computer modelling
sécheresse (n.f.) : drought
vague de chaleur (exp.n.f.) : heatwave
IN ENGLISH PLEASE
Record heatwave across Northern Hemisphere
From the Arctic Circle and Scandinavia to California, Japan and North Africa, an exceptional heatwave has been sweeping across the Northern Hemisphere for several weeks, setting record high temperatures and causing drought and wildfires.
30 C in Arctic Circle
The summer weather in the north of Europe has been especially unusual with the thermostat in the Arctic Circle hitting 30 degrees Celsius (86 degrees Fahrenheit).
Record temperatures were reported in northern Norway at 33 C in mid-July, more than 15 degrees C higher than normal, according to the Norwegian meteorological institute.
Another record in Norway was set at Makkaur on the Barents Sea where the mercury in the land of the midnight sun on July 18 never dropped lower than 25 C.
And near the Arctic Circle at Kvikkjokk in Sweden temperatures climbed to 32.5 C on July 17.
Across Europe
In other parts of Europe, a heatwave has moved across Ireland and the British isles to France, though the temperatures have not set record highs.
Southern European countries, in contrast, have seen summer temperatures lower than normal, according to the WMO.
But the still hot, dry weather triggered wildfires in Greece, claiming at least 82 lives, making them Europe’s deadliest this century.
41°C in Japan
In Japan, several dozen people have died in the scorching heat which reached a national record of 41.1 C at Kamagaya on Monday, official data showed. The same day it reached more than 40 C for the first time in Tokyo’s metropolitan region.
African record
In the Sahara desert of Algeria on July 5, the mercury soared to 51.3 C, which was probably “the highest ever recorded in Algeria by reliable instruments”, the WMO said.
Neighbouring Morocco has also seen a new national record temperature at 43.4 C on July 3 at Bouarfa.
And in the Middle East, on the coast of Oman on the Arabian Peninsula, the temperature never fell below 42.6 C, even at night, on June 28, which could be the highest minimal temperature ever registered there, the WMO said.
California’s Death Valley
In the United States, California has been under scorching heat, including record temperatures on July 6 of 48.9 C in Chino in the west of the state, and the next day 47.2 C in the Van Nuys neighbourhood of Los Angeles.
At the Furnace Creek station in the Mojave Desert’s Death Valley on July 8, the mercury registered 52 C — still below the 56.7 C hit on July 10, 1913, although the historic world record is contested by some experts.
Climate change makes heatwaves twice as likely
Meteorologists say the summer weather conditions are a result of climate change.
“2018 is shaping up to be one of the hottest years on record, with new temperature records in many countries,” said Elena Manaenkova, deputy secretary-general of the World Meterological Organisation (WMO).
The heatwave searing northern Europe was made more than twice as likely by climate change, according to a rapid assessment by scientists. By comparing extreme weather with historical measurements and with computer models of a climate unaltered by carbon emissions, researchers can find how much global warming is increasing the risk of dangerous weather. The result is preliminary but they say the signal of climate change is “unambiguous”.
Scientists have long predicted that global warming is ramping up the number and intensity of heatwaves, with events even worse than current one set to strike every other year by the 2040s.
“The logic that climate change will do this is inescapable – the world is becoming warmer, and so heatwaves like this are becoming more common,” said Friederike Otto, at the University of Oxford and part of the World Weather Attribution(WWA) consortium that did the work.
“What was once regarded as unusually warm weather will become commonplace, and in some cases, it already has,” she said. “So this is something that society can and should prepare for. But equally there is no doubt that we can and should constrain the increasing likelihood of all kinds of extreme weather events by restricting greenhouse gas emissions as sharply as possible.”
Sources : AFP, theguardian.com
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