Le premier anniversaire de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir a été marqué samedi par d’impressionnantes manifestations à travers les Etats-Unis et par une fermeture partielle de l’administration fédérale.
Ce « shutdown » devait se traduire par la mise au chômage technique de centaines de milliers d’employés fédéraux. Les 1,4 million de militaires américains poursuivront leurs opérations mais sans être payés.
Le 45e président des Etats-Unis, qui avait prévu de passer le week-end dans son club privé de Mar-a-Lago, en Floride, où il devait célébrer l’anniversaire de son arrivée au pouvoir lors d’une soirée de levée de fonds, a été contraint d’annuler son déplacement.
Depuis la Maison Blanche, il a multiplié les échanges téléphoniques avec les ténors du Congrès mais aucun signe de progrès tangible n’était perceptible en fin de journée.
« C’est le premier anniversaire de ma présidence et les démocrates voulaient me faire un joli cadeau », avait-il ironisé dans une série de tweets matinaux.
Les démocrates réclament des engagements sur l’immigration avant tout accord budgétaire temporaire. Les républicains répondent: pas de discussion sur ce thème sans déblocage préalable de l’Etat fédéral.
A Washington, New York ou Chicago, des centaines de milliers de manifestants célébraient, eux, l’anniversaire de la « Marche des femmes », rassemblement immense qui avait défié Donald Trump au lendemain de son investiture.
« Cela a été l’année la plus longue de ma vie », « Si vous élisez un clown, attendez-vous à un cirque », pouvait-on lire sur les pancartes brandies dans l’imposante foule rassemblée à Los Angeles, en Californie.
Comme en 2017, le bonnet rose à oreilles de chats était l’un des signes de ralliement de ces foules venues dénoncer le harcèlement sexuel, l’inégalité hommes-femmes ou marquer leur opposition au président républicain.
Pour Donald Trump, qui se targuait en campagne d’être passé maître dans l’art de la négociation, la pilule est amère.
Le dernier « shutdown » remonte à 2013, sous à l’administration de Barack Obama. Il avait duré 16 jours.
– ‘Seule chose à faire: attendre’ –
Les effets du « shutdown », psychodrame récurrent de la vie politique américaine, devaient être nettement plus marqués à partir de lundi, si aucune solution n’a été trouvée d’ici là.
« Nous n’avons qu’une seule chose à faire: attendre et voir ce qui va se passer. C’est un peu effrayant », expliquait samedi à l’AFP Noelle Joll, employée fédérale de 50 ans contrainte au chômage technique à Washington.
A New York, la Statue de la Liberté était fermée au public pour le week-end.
« Il y a des soldats américains qui s’apprêtent à passer six mois au Koweït et qui s’inquiètent de ne pas être payés tout de suite. C’est inconcevable », a déclaré le vice-président Mike Pence durant une escale à Shannon (Irlande), où il a croisé des militaires américains en transit.
Autre effet collatéral possible de cette paralysie budgétaire: la Maison Blanche a indiqué que l’incertitude pesait désormais sur la participation de Donald Trump au Forum économique de Davos (Suisse), en milieu de semaine prochaine.
Les télévisions américaines, très friandes de comptes à rebours, ont inversé le calcul: après le temps qu’il restait jusqu’au « shutdown », elles comptent désormais les heures et les minutes écoulées depuis le début de ce dernier, vendredi à minuit.
– Tensions sur l’immigration –
Le président républicain de la Chambre des représentants Paul Ryan a estimé que les démocrates étaient les seuls responsables de l’impasse politique. « Nous faisons de drôles de choses à Washington, mais là, c’est de la pure folie », a-t-il lancé.
De son côté, le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, ironisait sur la difficulté de négocier avec un président « qui change tout le temps de position ».
Point de discorde central: les démocrates exigent une avancée sur la régularisation de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux Etats-Unis, et dont le statut temporaire accordé sous Barack Obama a été supprimé en septembre.
Source de frustration supplémentaire pour Donald Trump à l’heure du bilan de la première année: en dépit du vote de sa grande réforme fiscale promise en campagne, de bons chiffres de croissance et de l’euphorie de Wall Street qui bat records sur records, sa cote de popularité reste plombée, un an après sa prestation de serment le 20 janvier 2017.
Selon le dernier sondage NBC/WSJ, elle est de 39%, loin derrière celle de ses prédécesseurs à la même époque (Barack Obama 50%, G. W. Bush 82%, Bill Clinton 60%).
« Succès sans précédent à de nombreux égards depuis l’élection », a tweeté samedi soir le président, citant les chiffres record de la bourse, la fermeté sur la criminalité, la lutte contre le groupe Etat islamique ou encore des baisses d’impôts « massives ».
AFP
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