Le PS a enregistré des résultats prometteurs lors du premier tour des municipales, dimanche, notamment à Paris, mais son premier secrétaire Olivier Faure préférait insister sur la crise sanitaire due à la propagation du coronavirus, rendant tout le reste « dérisoire ».
« La crise sanitaire est la priorité », a affirmé M. Faure, « tout le reste apparaît dérisoire ». « Pourquoi diable avons-nous initié le premier tour dès lors qu’on sait très bien qu’il n’y aura pas de second tour? », a-t-il demandé.
Selon lui, au vu des premiers résultats des municipales, « partout, les socialistes et écologistes sont loin devant et ont intérêt à un second tour », mais, à l’heure actuelle, « le souci prioritaire est de nous dire comment on avance » pour faire face à la pandémie.
« Je suis pour l’unité nationale, on entre en guerre contre un virus » et il faut qu' »on soit mobilisé, tous ensemble », a également affirmé le numéro un socialiste, qui avait déjà demandé, mercredi dernier, au Premier ministre de déclarer « l’état d’urgence social ». Il a regretté « le flottement permanent » des autorités, ce qui « inquiète » les Français. « Le hashtag le plus populaire (sur twitter), c’est +irresponsable+ », a-t-il dénoncé.
Raphaël Glucksmann, député européen (Place Publique, allié au PS), réagit de la même façon: « Je suis effaré par la tenue de ce premier tour. Les résultats sont extrêmement encourageants pour la gauche et EELV mais l’essentiel, c’est la lutte contre la propagation de la pandémie ».
– Les sortants résistent –
Les premiers résultats étaient flatteurs pour le parti à la rose, notamment à Paris, où Anne Hidalgo, donnée en difficulté selon certains sondages, est arrivée en tête avec 30-31%, devançant largement la candidate Rachida Dati (LR, 22%) et Agnès Buzyn (LREM, 17%), selon plusieurs estimations.
Le score favorable de Mme Hidalgo illustre la bonne résistance des maires de gauche sortants. A Rennes notamment, Nathalie Appéré est en tête avec plus de 30%, devant son challenger EELV (25%). A Rouen, la liste conduite par le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, soutenu par le maire sortant PS Yvon Robert, arrive confortablement en tête avec près de 30% des voix, devançant de plus de six points la liste écologiste.
A Lille, Martine Aubry, qui vise un quatrième mandat arrive logiquement en tête, avec 30%, mais en dessous de ses espérances, alors qu’un sondage OpinionWay lui accordait 37% des voix. Elle devance Stéphane Bailly (EELV, 23-23,5%) et Violette Spillebout (LREM, 17-18,1%), selon les estimations de plusieurs instituts.
A Denain (Nord), la maire sortante PS est réélue dès le 1er tour. Idem à Cahors (Lot), avec la réélection du maire socialiste sortant.
Au Havre, même si Edouard Philippe est en tête, la liste d’une partie de la gauche conduite par le communiste Jean-Paul Lecoq, défie le Premier ministre, avec plus de 35% des voix.
A Nantes, la maire sortante Johanna Rolland (PS-PCF), est en tête avec 32,6%, devançant la LR Laurence Garnier et la EELV Julie Laernoes (19% chacune). Scénario comparable au Mans, où Stéphane Le Foll dépasse 40%.
Autre satisfaction pour le PS, sa liste domine également à Nancy, une ville de conquête tenue par le radical rallié à Emmanuel Macron, Laurent Hénart. Le socialiste Mathieu Klein obtient 37,89%, contre 34,71% au maire sortant.
A Marseille, autre ville de conquête pour la gauche, la liste PS/PCF de Michèle Rubirola arrive deuxième, deux points seulement derrière la LR Martine Vassal (23%).
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