Perché au vingt-sixième étage de la Saint Martins Tower, le Consulat Général de France en Australie est un petit bout d’Hexagone en plein centre de Sydney. Le portrait officiel du président est accroché sur l’un des murs, un écran de télévision diffuse les reportages de France 24, et, en face, une large bannière fait la promotion des JO 2024. Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans les locaux de cet organisme diplomatique, le français est à l’honneur.
Depuis 2015, le Consulat de France est dirigé par Nicolas Croizer. Parvenu au terme de son mandat de consul, ce dernier a accepté de nous recevoir dans le cadre d’un entretien. Si le drapeau français côtoie l’étendard australien dans son bureau, c’est surtout d’Europe qu’il sera question ce matin. À l’approche des élections européennes, le consulat est à pied d’œuvre. Comment faire face au défi que représente l’organisation d’élections françaises dans un pays qui fait quinze fois la taille de la France ? Notre conversation avec le Consul Général nous a permis d’obtenir de précieux éléments de réponse.
Ci-dessous, l’intégralité de l’interview accordée par Mr Croizer au Courrier Australien !
Bonjour ! Les élections européennes approchent. En Australie, le Consulat de France est en charge de leur organisation. Est-ce un défi particulier pour vous ?
Oui, c’est d’abord un défi logistique. Nous avons un matériel électoral ( bulletins, affiches… ) qui est arrivé de Paris mais qui va devoir être expédié vers tous les points de vote en Australie ( Perth, Melbourne, Adelaide, Canberra, Sydney et Brisbane ). Des agents consulaires doivent également être présents dans les bureaux afin que ceux-ci puissent fonctionner correctement.
Combien de personnes travaillent dans les différents bureaux, le jour J ?
Selon la loi, un bureau de vote doit toujours être composé d’au moins quatre personnes ( un président, deux assesseurs et un secrétaire ), auxquelles il faut ajouter tous les bénévoles. Il est difficile d’avoir un chiffre précis parce que ces derniers s’enregistrent au fur et à mesure. En outre, d’autres volontaires seront appelés pour le décompte. Ce qui est certain, c’est qu’il y a un travail considérable en amont. Cela nous donne quelques insomnies !
Est-ce que vous constatez un intérêt moindre de nos ressortissants pour ces élections européennes, par rapport aux présidentielles de 2017 ?
Il est difficile d’anticiper. En revanche, ce que je peux vous dire avec certitude, c’est que le taux de participation aux élections européennes de 2014 était de 13%. Le taux de participation aux élections présidentielles de 2017 était quant à lui de 53%. Quel sera le taux de participation dimanche ? Je l’ignore. Nous le saurons lorsque les résultats seront publiés. Ce devrait être le cas dans la nuit de dimanche à lundi, voire lundi matin.
Combien d’électeurs français sont enregistrés en Australie ?
On est aux alentours de 16 000 électeurs. ( l’équivalent d’une petite ville française, ndlr )
Les bénévoles sont-ils toujours issus de la communauté française ?
Oui, car il est nécessaire qu’ils parlent français. En revanche, tous ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Ils seront mobilisés toute la journée sur les différents sites de vote. À Sydney, ils sont au nombre de deux. Le premier se trouve au lycée Condorcet, et le second se trouve à Killarney Heights.
Attention : nous prenons en compte l’adresse déclarée lors de l’inscription ! S’il y a eu changement d’adresse depuis l’inscription, nous ne le considérons pas. Chaque électeur inscrit a reçu un e-mail indiquant le nom et l’adresse de son bureau de vote. Pour rappel, à Sydney et à Melbourne, les bureaux seront ouverts de 8h jusqu’à 19h. Dans les autres villes, ce sera de 8h à 18h.
Quand le décompte sera-t-il achevé ?
Le décompte dure généralement une heure et demie. Il sera donc achevé vers 20h. En revanche, nous devons attendre les résultats venant de Perth, où il y a deux heures de décalage horaire. Dans l’immédiat, nous installerons le matériel électoral afin que tout soit prêt pour l’ouverture des bureaux à 8h du matin.
Il s’agit vraisemblablement de votre dernière élection en tant que Consul Général de France en Australie. Qu’est-ce que cela vous inspire ? Est-ce une journée spéciale ?
Bien sûr ! Elle nécessite énormément d’efforts, et de force physique, aussi, pour coller les affiches et monter les isoloirs. Mais c’est aussi une occasion formidable d’aller à la rencontre de la communauté française. Nous l’avons très bien vécu au moment des élections présidentielles et législatives. Nous pouvons découvrir notre communauté, et prendre la mesure de la diversité et de la richesse qui la composent. C’est un moment fédérateur.
Propos recueillis par Pierre-Alexandre Bigel
N’oubliez pas de suivre Le Courrier Australien sur Facebook et Instagram, et de vous abonner gratuitement à notre newsletter. Des idées, des commentaires ? Une coquille ou une inexactitude ? Contactez-nous à redaction@lecourrieraustralien.com.
Discussion à ce sujet post