Le ministre des Finances l’a annoncé hier: l’Australie connaît sa première récession depuis 29 ans. Des circonstances économiques défavorables, dont les conséquences vont se faire sentir sur le marché du travail, comme sur le coût de la vie.
Mercredi, Josh Frydenberg a déclaré que la croissance australienne au premier trimestre de l’année était de moins 0,3%, une première pour le pays depuis 1991. En cause, le début de la crise du Covid-19, et les répercussions économiques des terribles incendies que l’Australie a connu jusqu’en février.
« Oui, nous sommes en récession. Et la situation va se détériorer. » a-t-il déclaré. Le ministère prévoit une croissance à moins 8,5% pour le deuxième trimestre.
Le marché du travail durement affecté
Première conséquence d’une récession, le marché du travail va être affecté par la crise, et ce, à moyen, voire long terme.
Il sera difficile pour les demandeurs d’emplois de trouver un travail, et il sera plus compliqué pour les employés de changer de poste, ou d’être promus.
Pour le Professeur Andrew Grant, de l’Université de Sydney, les petites entreprises seront les premières à souffrir des conséquences de la récession.
« Les petites entreprises vont traverser des moments difficiles. Même si le gouvernement a prolongé les délais de remboursement de prêts, d’autres coûts vont miner les résultats, et il sera compliqué de ne pas mettre la clé sous la porte face à l’effondrement de la demande.« a-t-il expliqué à News.com.au.
Une augmentation des prix à venir ?
L’augmentation du coût de certains biens et services pourrait également affecter le budget des familles australiennes.
L’explication est simple. Si le coût de fonctionnement des entreprises augmente, et que leurs profits diminuent, il est probable que l’augmentation des coûts se répercute sur les consommateurs, et donc sur les prix.
D’après l’Australian Bureau of Statistics, les prix ont déjà augmenté de 0,3% au premier trimestre, poussant le taux d’inflation annuel à 2,2%, taux le plus élevé depuis 2014.
Il reste néanmoins difficile de prévoir avec certitude une éventuelle inflation à venir. Si le budget des foyers est en baisse, les entreprises pourront difficilement se permettre d’augmenter leurs prix, au risque de renoncer à des milliers de consommateurs.
Les Australiens ont déjà en moyenne diminué leur budget mensuel de 1,1% au premier trimestre, entre janvier et mars. Ce chiffre est susceptible d’augmenter pour le deuxième trimestre, d’avril à juin, la fermeture des entreprises, magasins, et restaurants ayant indéniablement entraîné une baisse des dépenses. La surconsommation de certains produits, notamment alimentaires et médicaux, fait néanmoins pencher la balance.
L’incertitude règne pour le marché immobilier
L’immobilier, enfin, pourrait être fortement affecté par des conditions économiques défavorables. Après des années d’augmentation, les prix des biens immobiliers devraient chuter.
Pour le directeur économique de la National Australian Bank Alan Oster, une baisse des prix du marché résidentiel de 10% « ne serait pas une surprise. »
L’incertitude pèse cependant sur les prévisions économiques à long terme. « Dans les 12 prochains mois, le nombre de transactions va chuter. Les prix vont baisser. La construction de nouveaux appartements va diminuer. Mais à long terme, l’incertitude règne. » a-t-il déclaré au géant immobilier Domain.
La baisse des taux d’intérêt pourrait avoir « un effet positif », qui resterait « léger« , sur le nombre de transactions immobilières.
Les difficultés économiques que traverse le pays devraient néanmoins dissuader les éventuels investisseurs, à la recherche d’un placement immobilier.
« Tout d’un coup, voir 80% de votre salaire partir dans le remboursement d’un prêt ne vous semble plus être une si bonne idée. Nous verrons, mais il est probable que l’offre de biens immobiliers augmente de manière exponentielle dans les prochains mois. »
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