Ce mardi, un député australien a déposé une demande à la cour pénale internationale ( CPI ) pour enquêter sur la politique migratoire du gouvernement Abott. Il accuse en effet Canberra de « crime contre l’humanité ».
Andrew Wilkie tire la sonnette d’alarme
Dans sa lettre à la CPI, le député Wilkie insiste sur le traitement des demandeurs d’asile. Las des efforts vainement fournis pour changer la politique migratoire de Canberra, il s’est dit contraint de passer à la vitesse supérieure. Il fonde ainsi sa demande au regard des traités internationaux, et plus particulièrement sur les droits des réfugiés, les droits de l’enfant ainsi que les droits civiques et politiques.
Quant au ministre de l’immigration, Scott Morrison, il conteste les dires de Wilkie et tente d’apaiser le scandale. Il soutient que l’Australie est en total accord avec le droit international. Morrison clame haut et fort que « le gouvernement ne se laissera pas intimider par des personnes qui demandent le retour à des politiques coûteuses ». Il ferait mieux de se tenir sur ses gardes car les accusations du député de Tasmanie ne sont vraisemblablement pas sans fondement. Décourager les demandeurs d’asile en jouant de leurs droits : voilà la manœuvre trouvée par le gouvernement pour rester conforme aux règles internationales.
Traitements « inhumains » des demandeurs d’asile
L’Australie envoie en effet par bateau les demandeurs d’asile dans des camps de rétention. Ces camps sont situés sur des îles du Pacifique ou en Papouasie-Nouvelle Guinée. Certes, après l’instruction de leur dossier, ils obtiennent le statut de réfugié. Mais, ils ne peuvent s’installer en Australie et ont l’obligation de rester parqués au sein de ces îles. Plusieurs centaines de personnes ont ainsi tenté de regagner le territoire australien à la nage. En vain, ils ont succombé de leurs efforts, morts noyés.
Pour étayer sa demande, le député décrit le quotidien des camps. « Les conditions qu’ils subissent pendant leur détention sont la cause de grandes souffrances ainsi que de graves blessures corporelles et mentales ». Avec de telles allégations, le gouvernement Abott a du soucis à se faire. Si la CPI venait à considérer cette demande, Abbott et Morrison pourrait être appelés à témoigner.
D’autant plus que ce n’est pas la première affaire montrant du doigts cette politique migratoire abusive. En effet, l’histoire de la petite « A.S. », 6 ans, avait marqué les esprits en septembre dernier. Principale plaignante d’une action collective intentée en réaction des conditions de détention, elle a subit de lourdes séquelle lors de son incarcération. Son avocat explique qu’elle souffrait de maux dentaires, d’allergies non traitées, d’énurésie, d’un bégaiement important, et d’un syndrome de stress post-traumatique sévère.
sources : lemonde, the gardian, www.news.com.au
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