L’entreprise australienne de sécurité Wilson Security a annoncé qu’elle ne solliciterait pas le renouvellement de son contrat conclu pour la surveillance des camps offshore controversés où l’Australie relègue ses demandeurs d’asile.
L’île-continent mène une politique très dure vis-à-vis des migrants qui tentent d’entrer sur son territoire, en repoussant systématiquement les bateaux tentant de gagner illégalement ses côtes. Les migrants qui y parviennent sont relégués pour des durées indéterminées dans des camps de rétention sur l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle Guinée, ou sur la minuscule île de Nauru, dans le Pacifique. Les conditions de vie dans ces camps ont été maintes fois dénoncées par les organisations de défense des droits de l’Homme, par certains anciens employés ou par les rares journalistes qui ont pu s’en approcher.
L’entreprise Wilson Security, qui fournissait un service de sécurisation de ces camps depuis 2012, a annoncé jeudi soir qu’elle ne postulerait pas en 2017 lorsque son contrat sera à nouveau soumis à appel d’offre. La fourniture de tels services « ne correspond pas aux priorités stratégiques à long terme » de l’entreprise, a indiqué le groupe dans un communiqué.
Les sociétés profitant des lucratifs contrats australiens pour la gestion de ces camps sont stigmatisées par les organisations de défense des droits de l’Homme, au travers notamment de la campagne « No Business in Abuse » (« Pas de business sur les violations des droits »).
Le groupe espagnol de BTP et de services Ferrovial, qui est en train de finaliser le rachat de l’australien Broadspectrum, gestionnaire des camps de Manus et Nauru, avait indiqué en mai qu’il ne comptait pas poursuivre cette activité, affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une « activité stratégique dans le porte-feuille de Ferrovial ».
Broadspectrum s’appelait jusqu’à l’automne dernier Transfield Services. Mais il avait été contraint de changer de nom car l’un de ses actionnaires, Transfield Holdings, voulait changer l’image du groupe entachée par son implication dans les camps de Nauru et Manus.
Même si la demande d’asile des réfugiés est jugée valide, l’Australie ne les autorise pas à s’établir sur son sol. Elle affirme que cette politique radicale sauve des vies en dissuadant les migrants d’entamer le périlleux voyage vers les côtes australiennes.
AFP
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