Pas facile de trouver le bon spot (parmi un choix extravagant) pour suivre ce match de coupe du monde qui s’avérait symbolique sur le papier. Hier soir, Le Courrier Australien a envoyé une de ses fines observatrices à l’assaut du Crown Sports Bar pour s’imprégner de l’ambiance. Résultat, elle a fini la soirée sur Federation Square à 7° sous un ciel menaçant, au milieu de supporteurs australiens.
C’est le comble ! Prête à suivre le match des Bleus contre les Socceroos à Kazan ce samedi 16 juin au Crown Sports Bar, en compagnie d’un groupe de supporters français chauds bouillants qui promettait de « mettre une ambiance de folie » devant l’écran : patatras, l’entrée m’est refusée par deux costauds en costard. Fallait pas emmener ces quatre mineurs avec moi, même si je suis journaliste, même si je réponds d’eux, c’est non ! Forcément, c’est un casino… et même si j’ai tablé sur une exception pour qu’il ouvre ses portes à de grands adolescents accompagnés, il n’y aura aucune discussion possible.
La queue devant le pub
Il est 19h50, on a encore le temps de filer en direction de Parliament pour s’installer à l’Impérial Hotel, pub bien connu qui assure être dans les starting-blocks pour ce match d’anthologie qui va donner le coup d’envoi du mondial 2018 pour la France et l’Australie. On le repère vite grâce à la petite foule qui fait la queue devant l’entrée. L’établissement est plein comme un œuf à tous les étages. Par la fenêtre qui donne sur Bourke Street, j’aperçois pas mal de maillots vert et jaune – à croire que les supporters des Socceroos se sont tous donné rendez-vous là. Croyez-le ou non : impossible d’y mettre le pied, même en faisant valoir le reportage live qui paraîtra dans les colonnes du Courrier Australien sur le match et l’ambiance. Décidément, pas de chance.
Drapeaux, pizzas et encens
L’heure tourne, c’est loupé pour les hymnes nationaux. Les rues du CBD sont calmes, on atterrit finalement au lieu de convergence n°1 de Melbourne, à savoir Federation Square où le match est diffusé sur un écran géant. La place n’est pas vraiment comble… mais assez pleine quand même. Certains sont assis par terre, d’autres regardent tranquillement depuis derrière. Vingt-cinq minutes que le match a commencé, le score en est toujours à 0-0. Dans l’ombre, quelques écharpes, bonnets et maillots vert et jaune. Des jeunes filles ont toutefois peint le drapeau bleu blanc rouge sur leurs joues signalant que les Bleus ont ici quelques soutiens. Certains grignotent une pizza, un petit groupe tient des bâtons d’encens. Il y a des boissons qui ne ressemblent pas à du café dans les verres. Le personnel de sécurité de la place regarde, un talkie-walkie à la main, il y a aussi des enfants qui balancent de mini-drapeaux au vent.
L’ambiance commence à monter à la fin de la première période (45′) avec une frappe de Behich dans les 25 m… sur Federation Square on y a presque cru. Je réalise alors que la majorité de la place est acquise aux Soccerroos. A la 55′ tout bascule avec le recours à l’arbitrage vidéo pour confirmer le contact entre Risdon et Griezmann. Penalty des Bleus et premier but (58′) de l’attaquant français. Sur Federation Square, une unique supportrice se lève, rayonnante et excitée. Elle porte une marinière et applaudit la France. Les Australiens sont gentiment remontés. Quatre minutes après, Jedinak égalise après un deuxième penalty accordé au Socceroos cette fois. Voici un extrait de l’ambiance sonore du moment :
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Les supporters commencent à se décoincer. On entend crier régulièrement : « RUN ! RUN ! » ou un « nice » appréciateur. Certains se tordent en regardant tel ou tel joueur se rouler par terre : « What are you faking again ? » Encore un Bleu démasqué. On dirait bien que le jeu se réchauffe et les Australiens n’abdiquent pas. Ici, à Melbourne, malgré les 7°, on reste à fond derrière les Socceroos et on y croit jusqu’à ce que Pogba marque un deuxième but pour les Français avec l’aide bienvenue de la barre transversale à la 81′. Les neuf minutes réglementaires et cinq minutes de temps additionnel n’y feront rien. L’excitation, qui était montée d’un cran, retombe.
Il est presque 22h, la foule se disperse tranquillement et même les Français – surtout des Françaises en réalité – pavoisent peu. On fonce prendre le train où les passagers arborent fièrement l’écharpe de… leur club de footy préféré ! Hier soir, c’était les Hawthorn Hawks contre les Adelaide Crows.
Valentine Sabouraud
Note : Aussie = Australien dans l’argot national.
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